Bon, depuis on s’est remis à lire la presse papier, mais à dose homéopathique car le fil est ténu entre le monde diplo et « le monde déprimatique ». Les médias indépendants comme Médiapart ou Reporterre n’y échappent pas et peuvent vite devenir anxiogènes si on s’y attarde trop souvent, et entre solastalgie et éco-anxiété, on comprend pourquoi certains s’enferment dans une bulle et décident de renoncer à s’informer.
Échapper à la dysphorie
Les collégiens français reçoivent désormais une éducation aux médias et c’est tant mieux. Peut-être faudrait-il lancer dans les collectifs militants un sujet de recherche sur nos écologies mentales : à quel moment de la journée je choisis de consulter un média ? Comment gérer les réseaux sociaux qui vont soudain me bombarder d’un contenu alors que je n’avais rien demandé ? Comment rester ancré entre notre besoin de rester informé et connecté au monde, notre capacité à nous laisser toucher par la souffrance d’autrui, et notre besoin naturel de rester en équilibre au quotidien ?
Est-ce que ce que je lis, regarde, écoute, me donne de l’espoir et l’envie d’avancer, ou est-ce que je nourris l’angoisse et l’impuissance ?
Comment nourrir ses imaginaires ?
A toute ces questions je n’ai pas la réponse, du moins j’ai les miennes, singulières et imparfaites. Chacun compose comme il peut, et il me semble que la première prise de conscience passe par le soin qu’on prend à choisir un média, le moment et le temps qu’on y consacre.
Mais je sais aussi que j’ai besoin de me nourrir d’utopies, d’un peu de rêverie et de joie sans tomber dans la guimauve sirupeuse de certaines réalisations. Et j’avoue qu’en terme de fantaisie, je peine parfois à trouver des choses nourrissantes.
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Côté littérature, ma dernière (fantastique) découverte : Patrick K. Dewney, Le cycle de Syffe.
Un récit épique, puissant et qui aborde de nombreux thèmes actuels (allez creuser, je ne veux pas divulgacher).
Côté YouTube gros remerciement à la série du Biais vert qui a apporté un beau souffle d’air et beaucoup d’inspiration :
https://www.youtube.com/watch?v=dDQwScLs6ho&t=23s
Créer, c’est résister ?
Parce que résister, c’est créer (pour citer Stéphane Hessel citant lui-même Deleuze) nous avons décidé de nous y mettre. Depuis 4 ans maintenant avec la Cie Les Miscellanées nous jouons le spectacle « La Graineterie de Mots » en festival de rue, festival de poésie, salon du livre, etc.
La graineterie, c'est une charrette et son colporteur, un entremetteur qui invite le public à « cultiver la biodiversité de son vocabulaire, à encanailler ses champs sémantiques, à réintroduire des espèces anciennes dans ses conversations, comme par exemple le Pusillanime, le Florilège, la Rodomontade ou le Nonobstant. » Un joyeux délire au carrefour entre la poésie et la permaculture.
Dans le cadre d’une initiative visant à libérer les possibles, nous avons décidé à notre tour de faire découvrir la graineterie de mots sous la forme d’une petite série en 6 épisodes, et c’est cadeau (nan on n’est pas monétisé, nan y’a pas de placements de produits) !
L’épisode 2 est sorti !
https://www.youtube.com/watch?v=V_HBnKucULc
En vous souhaitant des écosystèmes langagiers fertiles, des champs lexicaux verdoyants ou la biodiversité de votre vocabulaire sera assurée pour les semaines à venir !