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La Louve ἄλφα

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Billet de blog 21 mars 2013

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Venise va mourir (nostalgie...)

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Quand on marche sur les eaux, en sortant d'une église
Pour si peu qu'on soit barbu, on se prend pour Jésus,
On oublie qu'on se trouve à  Venise
Mon amour, c'est là  que je t'ai vue
Sous un soleil humide
Qui jouant de l'aquarelle
T'a faite encore plus belle
Renversée dans ton reflet liquide
Cloches en pagaille en corolle
Et des paraboles de pigeons qui s'envolent
Sur les saints gonflés des cathédrales
Tourbillon de plumes en auréoles
Sur les bulles des coupoles
De façades en campaniles
Qui s'abattent en rafales
Sur les dalles, sur nos arts
Et les gondolent


Viens mon amour, il faut se dépêcher
Viens mon amour, le temps nous est compté
Il faut s'aimer avant le grand naufrage,
Avant que Venise ne soit qu'un souvenir qui nage


Oui c'est la fête à  bord
C'est la poudre aux yeux
Et ce masque d'or
Cache aux amoureux
Le visage obsène de la mort
J'ai vu des anges de pierre
S'envoler tomber par terre
En morceaux en poussière
Disparaître au fond de l'eau
Des canaux encombrés
De chats morts et de poupées
De choux-fleurs et de bouteilles
De c'qu'on a bouffé la veille et rejeté
Puis les palais crevés,
Les palais qui prient, qu'on leur sauve la vie pour quelques années


Viens mon amour, il faut se dépêcher
Viens mon amour, le temps nous est compté
Il faut s'aimer avant le grand naufrage,
Avant que Venise ne soit qu'un souvenir qui nage


Et pourtant, elle est encore si belle
Aux piège de ses ondes
Ce radeau de marbre blanc
Sans arbres et sans enfant
Prophétise l'avenir du monde
Tombent les têtes de pierre
Frappent les marteaux sur les bronze en colère
Les chevaux se cabrent sur les toits, Les façades volent en éclats
Sur la mère qui passe à  l'abordage
Les touristes achèvent le ravage
C'est déjà  le temps des coquillages, c'est déjà  la fin du monde


Viens mon amour, il faut se dépêcher
Viens mon amour, le temps nous est compté
Il faut s'aimer avant le grand naufrage,
Avant que Venise ne soit qu'un souvenir qui nage...
La comedia è finita

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