Plusieurs futurs candidats à la candidature (et certains de leurs sombres sbires) ne perde pas une occasion de rappeler aux Français que la France a des « racines chrétiennes ». Sans doute est-il bon de rappeler tout de suite, avant de commenter ces pieuses paroles, ce que disait le bon baron d’Holbach, en 1768, au sujet du christianisme :
« Système religieux attribué à Jésus-Christ mais réellement inventé par Platon et par St Paul, perfectionné par les pères, les conciles, les interprètes, et suivant les occasions corrigé par l’église pour le salut des hommes. Depuis la fondation de cette religion sublime, les peuples sont devenus bien plus sages, plus éclairés, plus heureux qu’auparavant ; à compter de cette heureuse époque on n’a vu ni dissensions, ni troubles, ni massacres, ni dérèglements, ni vices : ce qui prouve invinciblement que le christianisme est divin, qu’il faut avoir le diable au corps pour oser le combattre, et qu’il faut être fou pour oser en douter ».
Vu comme ça, sans même noter l’ironie délicieusement perfide du baron, on voit tout de suite qu’en fait de « racines chrétiennes » il s’agit bien plutôt de modestes radicelles poussées sur des racines plus anciennes, bien plus profondes et vigoureuses, nos racines antiques, nos racines païennes, qui ont été le vrai moules dans lequel on a coulé le christianisme. Sans doute peut-on remonter encore bien plus loin si l’on s’interroge sur ce qui a fait de nous ce que nous sommes. A ce sujet, quoi de plus sacré, religieux, que le respect rendu à nos morts ? La tombe la plus ancienne trouvée dans les belles terres de France date d’environ 60 000 ans ; et l’on trouve au Proche-Orient, mais oui, des fosses sépulcrales datant d’environ 100 000 ans.
Un certain candidat à la candidatures n’a d’ailleurs pas manqué de souligner tout ce que ces valeurs "chrétiennes" avaient d’universel, sans se rendre compte hélas que telles elles sont, universelles, non pas en raison de leur diffusion sur une grande partie du globe dans les traces du christianisme, mais parce que tout homme, quelque soit sa culture, quelque soit sa religion, quelque soit son « identité » peut les faire siennes. Ces valeurs sont universelles avant d’être chrétiennes.