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Billet de blog 1 août 2023

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CUI(t)-CUI(t).

J'avais rejoint les gazouillis de Twitter en 2011. Je les ai quittés en 2012. Je ne les ai plus jamais fréquentés depuis.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

       Pour moi qui aime quand même bien être entendue - à défaut d'être écoutée (définition de l'enseignant, aujourd'hui plus que jamais !), et qu'on ne peut pas vraiment qualifier de "patiente", Twitter m'a semblé être un hall d'aéroport taille XXXXXXXL, plein à craquer de gensses en train de hurler, certains plus forts que d'autres grâce à des mégaphones ultra-sophistiqués, parfois créés avec brio. Perso, je n'avais pas de porte-voix et je ne suis pas manuelle...

       En entrant dans la communauté du petit oiseau bleu, j'ai très vite eu la sensation d'être au coeur de tout. Dans mon entourage proche et professionnel (à l'époque je n'étais pas prof) peu de personnes y trainaient leur guêtres ; moi, j'apprenais les nouvelles en "temps réel" et je pouvais faire la kéké en me prenant pour celle qui "informait". En mode "vecteur". Je trouvais ça "trop stylé" (#LangageDjeuns). Je suivais certains comptes pour me marrer, d'autres pour être au jus de l'état du monde, d'autres autour de thèmes qui me passionnent. Grâce à Twitter, j'avais tout le temps des trucs à découvrir, à dire, à faire savoir... Bla-Bla-Bla.

       Et puis, j'ai commencé à ressentir une gêne. Au début légère, je n'y faisais pas trop attention. De jour en jour, elle est devenue plus prégnante et a fini par devenir une image, presque un cliché (ce qui est assez cohérent pour une image) : le hamster dans sa roue. Lui a la sensation d'avancer (enfin j'imagine, je ne connais pas de hamster qui ait témoigné, ni pour affirmer cette hypothèse, ni pour l'infirmer non plus), elle ne s'arrête que lorsque l'animal en a assez ou est crevé (sens figuré ou propre). J'étais le hamster, Twitter la roue. Le truc, c'est que dans un hall d'aéroport, il y a de la hauteur de plafond, beaucoup moins dans une roue. Et vas-y que je te bouscule, que je t'invective, que je t'agresse à l'intérieur de 140 signes (censés être le support d'échanges intéressants)... le tout dans un tempo où tout ce qui est écrit, au moment même où cela devient visible, est déjà (dé)passé.

       Un jour, ça a été trop. Trop de temps passé sur le réseau. Trop d'infos. Trop de cris. Trop de tout. Trop de rien. Trop de trop. Même moi, j'étais devenue trop (déjà que je peux l'être). À la façon d'un Escape game, j'ai résolu l'énigme de ma présence sur Twitter et j'ai déguerpi.

       Bisous.

PS : je suis étonnée qu'Elon Musk n'ait pas renommé Twitter en employant la lettre "Y", symbole du chromosome ainsi dénommé, qui marque la masculinisation de l'individu. La queue de ladite lettre aurait été une bonne allégorie de ce qui semble lui poser question.

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