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Billet de blog 9 août 2023

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SUPERHÉROS 0 / BOMBES ATOMIQUES 1 (?!?!?!).

J'ai un peu HALLUCINÉ en lisant le papier d'Augustin Pietron-Locatelli publié sur le site de Télérama le 05 août 2023 à 17h05.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

       • La phrase d'Éric Marti (directeur général de Comscore Movies, société d’analyse du box-office #PrécisionUtile) par exemple est magique : "C’est une évidence, mais il faut que ce soit réussi pour qu’un film marche." AH BON ? Mais qu'entendez-vous par "réussi" M. Marti ? C'est que je pourrais vous citer un certain nombre de films réussis (cinématographiquement parlant veux-je dire, parce que c'est de cela dont on aimerait parler, nan ?) qui n'ont pas du tout marché et un certain nombre aussi ayant très bien marché tout en étant de belles merdes (réal naze ou inexistante / thème putassier / humour limite / personnages mal écrits, scénario écrit à la va-comme-je-te-pousse, parfois tout cela à la fois, etc.).

       • La phrase de M. Augustin Pietron-Locatelli (auteur dudit papier) : "[…] pour un succès immédiat, qui n’est pas sans rappeler l’époque où les Hopper, Altman et autres Coppola du Nouvel Hollywood faisaient exploser le box-office." Heu, vous comparez "Barbie" à des films comme "Le Parrain", "M.A.S.H." et "Short cuts", "Apocalypse Now", "Easy Rider" ?!?! Bon, je reconnais avoir poussé un cri de soulagement (type "cri de souris", ne nous enflammons pas) en arrivant à votre dernière phrase qui semble être un sursaut de lucidité de votre part : "[…] le secret reste la qualité. Saupoudrée d’une tonne de marketing." --> 150 millions de dollars (selon "Variety") de budget de com... se rajoutant, pour "Barbie" à 145 millions de dollars pour le film en lui-même. (Du coup - BIM ! - on est au-delà de la "tonne", non ?).

       Bon, dans cette même phrase, vous écrivez "le secret reste la qualité". Il est vrai que le marketing ne suffit pas à faire qu'un film de cinéma fasse exploser les chiffres des entrées (on le sait bien, c'est comme dans le sport : avoir les meilleurs joueurs dans une équipe n'est pas toujours la condition sine qua non pour remporter le game) ; on aimerait aussi que le film puisse être qualifié de "de qualité". Hum, en l'occurrence, il me semble que les films à propos desquels vous avez écrit votre papier sont plus des "produits" commerciaux que avant tout des oeuvres d'art. Ils ont été pensés par certains et concoctés par d'autres, puis programmés pour devenir visibles au bon moment, vous savez celui où ce que le "produit" montre entre en fusion avec ce que certains nomment "l'air du temps". De là à parler de "qualité", le débat reste ouvert.

       Pour ma part, si l'air du temps revient à voir glorifier une POUPÉE qui répond aux critères de ce que d'aucun(e)s appellent une "bombe atomique" (et relancer épais, par la même occasion, les ventes de la marque Mattel) ainsi qu'un GARS à l'origine de la création de la bombe atomique itself ("IRL" en ce qui la concerne), ma foi, je ne suis pas certaine de vraiment me réjouir de la fin de l'ère des SUPERHÉROS.

       Enfin si, je m'en réjouis d'une certaine façon puisque cela fait maintenant plusieurs années qu'il y en a beaucoup trop sur les écrans (souvenons-nous toujours du fameux "Quand c'est trop, c'est Tropico"), mais je m'en réjouis quand c'est à l'avantage de films puissants, parfois dérangeants, en tout cas point de départ de réflexion(s) sur la condition humaine (c'est à dire concernant everybody sur la Terre), et cinématographiquement de grande qualité (à tous points de vue) tels que "As Bestas", "Tár", "The Banshees of Inisherin", "Dernière nuit à Milan", "Je verrai toujours vos visages" ou encore "Sans filtre" (et d'autres à venir, comme - je l'espère - la Palme d'or de Cannes 23, "Anatomie d'une chute").

       Je sais parfaitement que mes propos peuvent avoir l'air d'être ceux d'une snobinarde qui pense que le cinéma ne peut pas être "populaire". Je m'inscris ici en faux et je peux citer tout un tas de films qui le sont en étant raccords avec la plupart des exigences qu'il est nécessaire de trouver dans l'art pour que celui-ci joue son rôle auprès de nous autres les gensses : "Le Bon, la Brute et le Truand (1966)", "Matrix (1999)", "La Grande Vadrouille (1966)", "Il était une fois en Amérique (1984)", "Les Évadés (1994)", "Les Aventures de Rabbi Jacob (1973)", "Alien - Le 8ème Passager (1979)", "La Liste de Schindler (1993)", "The Truman Show (1998)", "Alexandre le Bienheureux (1968)", liste bien évidemment non exhaustive.

       Voilà, je pourrais écrire encore bien des lignes sur le sujet, mais il est tard et les billets trop longs ne sont que très rarement lus (déjà que les miens le sont peu #Lucidité ; je remercie d'ailleurs ici celles et ceux qui les lisent)

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