J'ai bien connu Cambadélis quand j'étais trotskard de la même obédience. Voilà ce que j'en pense:
- il a un vrai charisme Pas du bidon.
- C'est loin d'être un idiot, il est même d'une intelligence supèrieure, même si, comme il le sait et le dit lui même, il est un peu dyslexique. Il a un vrai goût pour la stratégie. Ce n'est pas pour autant qu'il serait doté d'une sorte d'infaillibilité pontificale;
- Il a vraisemblablement manoeuvré pour obtenir un diplôme dont je me demande à quoi il sert, sauf à faire bien sur sa carte de visite.
- C'est au sens de Max Weber, un professionnel de la politique.
- Le comparer à Mussolini, qui était un vrai dictateur d'opérette, laquelle a tourné en une tragédique et hinumaine farce, c'est se mettre le doigt dans l'oeil Je peux vous rassurer: il ne viendrait pas à l'idée de Camba, même dans ses rêves les plus fous, d'administrer de l'huile de ricin à ses opposants. Je ne l'ai jamais vu porter une chemise brune, je ne lui connais aucun goût pour faire construire des caricatures de monuments à la romaine. Passons donc là dessus.
- Qu'on soit d'accord ou pas avec la façon dont il fait son job, et surtout si on n'est pas d'accord, il me semble contre productif de prendre son adversaire pour un imbécile.
Personnellement, j'ai tenté de lui faire savoir que lui et ses camarades faisaient fausse route en entrant dans une démarche d'exclusion à l'égard de Filoche; Un cadre du PS m'a répondu que les propos de ce dernier étaient inacceptables. Alors que la pratique de l'évasion confinant à la fraude fiscale concernant ce fleuron de l'industrie française qu'est Total - toutes les entreprises du CAC 40 et au delà utilisent de tels ballons d'oxygène pour échapper à l'impôt, servir de meilleurs dividendes et mieux rémunérer leurs dirigeants - n'est un secret pour personne moyennement informé.
Que je sache: les propos de Hollande candidat étaient, entre autres: "mon ennemi c'est la finance". Il n'a jamais dit "mon enemi, ce sont les entreprises". C'est plus qu'une nuance. Et que je sache, cet engagement, dont seuls les ignorants pouvaient croire qu'ils ne se heurteraient pas à la finance spéculative mondialisée, n'ont aucunement porté atteinte aux intérêts de la direction de Total. Je veux bien qu'on m'oppose un argument contraire.
Nous ne sommes plus à l'époque où le "mur de l'argent" pouvait être assimilé à "deux cent familles.
Filoche aurait porté atteinte à l'intérêt national, voire à la raison d'Etat? balivernes. Que je sache, il est, peut être plus au moment ou je l'écris, au Parti Socialiste, pas au gouvernement, ou alors nous sommes dans une conception inquiétante de la confusion des pouvoirs. Ses propos seraient de nature à mettre en péril le développement de Total? L'argument ne tient pas.
J'ose un parallèle: lorsqu'un gouvernement étranger rouspète au sujet de la détention ou de la mise en cause par la justice française d'un de ses nationaux, il est de tradition au quai d'Orsay de répondre: jnous n'y pouvons rien la justice dans notre pays est indépendante.
Voilà. C'est juste la petite case en moins qui manque dans la brillante intelligence du camarade Cambadélis. J'aurais souhaiter lui apporter un petit déclic, mais je ne suis qu'un citoyen parmi x millions et pas Spider Man ni l'enchanteur Merlin.