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Billet de blog 7 octobre 2025

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Deux ans après le 7 octobre

Le 7 octobre, le Hamas a attaqué Israël dans une violence inouïe. Des civils massacrés, des otages, des familles brisées — une horreur absolue. Deux ans après, Gaza n’existe plus que sur les cartes. Une terre dévastée. Je pense souvent à mon ami, tombé là-bas. Il n’était ni soldat, ni héros. Juste un homme de convictions, parti aider, témoigner, comprendre.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le 7 octobre 2023, le Hamas a attaqué Israël dans une violence inouïe. Des civils massacrés, des otages, des familles brisées — une horreur absolue.

Mais très vite, la riposte israélienne a pris les dimensions d’une vengeance d’État. Et c’est tout un peuple, le peuple palestinien, qui a été condamné à payer le prix d’un crime qu’il n’avait pas commis.

Deux ans après, Gaza n’existe plus que sur les cartes. Une terre dévastée, des hôpitaux détruits, des générations d’enfants mutilés, traumatisés, déplacés.

Les mots manquent, tant la réalité dépasse la raison. Ce n’est plus une guerre, c’est un génocide : un anéantissement méthodique d’un peuple, sous les yeux du monde.

Et le monde, lui, regarde ailleurs — lassé, impuissant, ou complice.

Je pense souvent à mon ami, tombé là-bas.

Il n’était ni soldat, ni héros. Juste un homme de convictions, parti aider, témoigner, comprendre.

Il croyait qu’on pouvait faire reculer la haine, qu’on pouvait sauver des vies.

Il est mort à Gaza, en octobre 2023, dans ce chaos absurde où les humanitaires, les journalistes et les civils sont devenus des cibles.

Depuis, son nom, son rire, sa tendresse me hantent.

Il m’avait appris qu’on pouvait aimer profondément un peuple sans haïr un autre, qu’on pouvait être du côté de la vie dans un monde obsédé par la vengeance.

Deux ans après, son absence est devenue ma boussole politique.

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Une tragédie sans fin

Deux ans après, Israël est dirigé par une extrême droite sans frein, qui assume un projet colonial ouvertement revendiqué.

La Cisjordanie s’enflamme à son tour, les colons armés imposent la terreur, et l’État hébreu a perdu jusqu’à la façade démocratique qu’il prétendait encore avoir.

Netanyahou se maintient au pouvoir sur les ruines d’un peuple, au prix d’une fuite en avant sanglante.

Les États-Unis continuent de fournir les armes, l’Europe détourne le regard, prisonnière de sa culpabilité historique et de son double discours sur les droits humains.

Et pendant ce temps, des voix israéliennes courageuses — des mères, des réservistes, des survivants du 7 octobre — crient leur refus de la guerre.

Elles disent que la vengeance n’est pas une politique, que la sécurité ne naît pas du massacre.

Mais ces voix-là sont marginalisées, criminalisées, étouffées par la propagande et la peur.

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Le silence complice des puissants

La communauté internationale a échoué. Les institutions censées défendre le droit international se sont révélées impuissantes.

Les résolutions de l’ONU s’accumulent, sans effet.

Les grandes puissances occidentales parlent de paix tout en vendant des armes.

Et celles et ceux qui, dans les rues de Paris, de Londres ou de New York, demandent simplement un cessez-le-feu, sont traités en ennemis.

La solidarité avec la Palestine est devenue un acte de courage politique, quand elle devrait être une évidence humaine.

Mais dans les marges, dans les mouvements de base, dans les universités, quelque chose se lève.

Une génération nouvelle, qui ne se laisse plus piéger par la propagande ni par la culpabilité.

Une jeunesse qui refuse la hiérarchie des vies et qui comprend que ce combat n’est pas “là-bas”, mais aussi ici — dans notre manière de concevoir la justice, la liberté, la dignité.

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Les glorieux de la Flottille de la Liberté

Et puis il y a ceux qu’on appelle désormais les glorieux de la Flottille de la Liberté.

Ces femmes et ces hommes venus des quatre coins du monde, qui ont pris la mer pour briser le blocus, pour dire que la solidarité n’est pas un slogan mais un acte.

Ils savaient qu’ils risquaient tout : l’arrestation, la violence, parfois la mort.

Mais ils ont choisi d’y aller quand même — par fidélité à une idée simple et immense : qu’aucun mur, aucune armée, aucun gouvernement n’a le droit d’affamer un peuple.

Leur courage est un phare dans la nuit.

Ils rappellent que la résistance à l’injustice ne se résume pas aux discours, qu’elle peut aussi se faire en mettant son corps, son bateau, sa vie en travers du génocide.

Ils ont réveillé quelque chose de puissant : la conscience que la liberté de Gaza ne sera pas donnée, elle sera arrachée, soutenue, portée par la solidarité internationale.

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Deux ans après, que reste-t-il ?

Il reste la honte, la colère, le deuil.

Mais aussi, malgré tout, une forme d’espérance — têtue, fragile, mais vivante.

Car tant qu’il y aura des gens pour témoigner, pour soigner, pour dénoncer, pour écrire, rien n’est totalement perdu.

Il reste aussi cette conviction profonde : la paix ne se fera pas sans justice.

Elle ne se fera pas sans la reconnaissance du droit du peuple palestinien à vivre libre, digne, sur sa terre.

Et elle ne se fera pas non plus sans le courage des Israéliens qui refusent la haine, sans ceux qui tendent la main malgré tout.

Deux ans après le 7 octobre, le monde continue de compter les morts, mais refuse de tirer les leçons.

Et pourtant, il n’y a pas d’alternative à la paix, pas d’avenir dans le déni, pas de sécurité dans la domination.

La mémoire de ce jour-là ne doit pas être une arme, mais un avertissement.

Et si quelque chose doit renaître des cendres de Gaza, que ce soit une exigence de justice universelle.

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Pour un mouvement mondial de paix

Nous devons être de ceux qui refusent le désespoir.

Nous devons construire un mouvement international, transversal, anticolonial, féministe, écologique — un mouvement pour la vie.

Un mouvement qui dise clairement : il n’y aura pas de paix durable sans la fin du génocide, sans la fin du blocus, sans la fin de l’occupation, sans l’égalité des droits, sans la liberté du peuple palestinien.

Ce combat dépasse les frontières. Il interroge ce que nous voulons être, comme humanité.

J’écris pour que la mémoire de mon ami, de tous les disparus, ne soit pas effacée.

Pour que leurs vies comptent.

Pour que deux ans après, on n’oublie pas que derrière chaque chiffre, il y avait un rire, un regard, une chanson — Les Oiseaux, celle qu’il aimait tant.

Et que dans ce monde brisé, la tendresse reste notre dernière forme de résistance.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.