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Billet de blog 9 juillet 2025

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Qui s’effondre quand le militantisme oublie l’humain ?

Le décès d’Olivier Marleix n’est pas qu’un drame personnel. Il met au jour un malaise politique plus profond : celui d’un monde où la pression constante, les logiques d’affrontement, l’injonction à tenir bon laissent peu de place à l’écoute, à la vulnérabilité, au soin.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans les réactions qui ont suivi, les mots sont restés prudents, sobres. On parle de stress, de fatigue, parfois d’isolement.

Mais la santé mentale reste un impensé. Comme si en politique, souffrir était une anomalie, et dire qu’on va mal, une trahison.

Derrière les slogans, des corps épuisés

Combien de militant·es, de collaborateur·rices, d’élu·es vivent dans une spirale d’épuisement silencieux ? Combien s’éloignent sans bruit, après avoir tout donné ? Derrière chaque tract distribué, chaque réunion tardive, chaque conflit interne, il y a des êtres humains — pas des machines.

Nous sommes nombreuses et nombreux à avoir frôlé la rupture. À avoir ressenti ce vertige où l’engagement, au lieu d’être une émancipation, devient un piège. Où la solitude devient étouffante. Où le silence des autres blesse plus encore que les attaques extérieures.

Moi aussi, j’ai traversé cela. Une période où l’envie de continuer a vacillé, après une parole difficile à porter. Où j’ai vu mes repères s’effondrer dans un espace qui aurait dû me protéger. Où j’ai compris, douloureusement, qu’à gauche aussi, on pouvait se retrouver seule face à l’abîme.

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Une gauche qui se veut humaine doit prendre soin

Nos organisations veulent transformer la société. Mais encore faut-il qu’elles ne reproduisent pas ce qui détruit. Le soin, le temps pour soi, la reconnaissance de la souffrance ne sont pas des faiblesses. Ce sont des outils de résistance, de reconstruction, de fidélité à nos idéaux.

Il faut oser mettre la santé mentale au cœur du politique. Cela implique de reconsidérer nos manières de militer, de débattre, de gérer les conflits. D’accueillir les alertes au lieu de les étouffer. De valoriser les pauses au lieu de les suspecter

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Pour qu’aucune vie ne soit sacrifiée au nom du collectif

Je pense à celles et ceux qui ne sont plus là. À celles et ceux qui tiennent encore, mais de justesse. À cette jeunesse militante qui donne tout, parfois jusqu’à l’épuisement total.

Nous devons nous réinventer, non seulement pour convaincre, mais pour survivre.

Car un militant mort ne fait pas la révolution.

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