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Billet de blog 20 octobre 2025

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Prendre soin, c’est aussi militer

Dans les luttes, on parle souvent de stratégie et de programme, rarement de tendresse et de soin. Pourtant, sans camaraderie, la gauche ne tiendra pas. Dans ce texte, je raconte ce que ces liens changent, à La France insoumise comme dans la vie : la certitude que faire société, c’est aussi s’aimer.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On parle souvent de stratégie, de rapports de force, de programme. Mais la gauche oublie parfois ce qui la rend vivante : la camaraderie. Ce mot ancien, presque désuet, porte pourtant la clé de notre survie politique et humaine. Dans un monde qui divise, qui isole et qui use, il nous faut réapprendre à nous aimer, à nous soutenir, à prendre soin les un·es des autres.

Depuis 2021, je milite entourée de mes copines, les clowns. Ce petit nom, on se l’est donné entre éclats de rire et crises de larmes. Ensemble, on a traversé les manifs, les campagnes, les nuits de doute et les matins d’espoir. On s’est portées dans les moments de tempête. Ces amitiés-là ne sont pas des à-côtés du militantisme : elles en sont le cœur battant.

J’ai aussi rencontré mon meilleur ami à La France insoumise. Dans un monde politique souvent dur, il a été pour moi un refuge. Avec lui, j’ai compris que militer, ce n’est pas seulement convaincre — c’est aussi soigner, écouter, aimer. C’est dans ces liens d’attention mutuelle que la gauche se reconstruit, au-delà des déceptions et des blessures.

Et puis il y a les absents. Ceux qui se sont retirés pour respirer, pour se protéger. Le militantisme épuise, abîme parfois. Mais les liens, eux, ne s’effacent pas. Le vendredi 17 octobre, j’ai revu Augustin, un camarade de lutte et un ami très cher. Trois ans sans lui, et pourtant rien n’avait changé : ni la tendresse, ni la complicité, ni l’évidence de se retrouver. Cette soirée m’a rappelé que la fraternité politique est plus forte que les silences.

Je pense aussi à ma promo de l’Institut La Boétie. On a traversé ensemble des moments politiques intenses, parfois difficiles, parfois douloureux. On a douté, on s’est bousculés, mais on ne s’est jamais lâchés. Dans ce collectif, j’ai trouvé une forme de famille : exigeante, lucide, profondément humaine. Chacun·e y a mis sa force, sa colère, son humour, son cœur. Ce que nous avons construit là, c’est bien plus qu’une formation politique : c’est un lien indestructible, un apprentissage du soin collectif.

À La France insoumise, nous ne faisons pas seulement de la politique : nous faisons société. Dans nos groupes d’action,  sur les piquets de grève ou dans les luttes féministes, nous construisons concrètement ce que nous voulons pour le pays : une France du lien, de la solidarité, de l’entraide. Une France où personne n’est laissé de côté. Là où d’autres rêvent d’un ordre froid et hiérarchique, nous inventons chaque jour un monde fondé sur la chaleur humaine et la coopération.

La gauche ne gagnera rien sans ce ciment humain. Aucun programme, aucune ligne stratégique ne tiendra sans la chaleur des collectifs, sans ces amitiés qui nous empêchent de sombrer. C’est dans ces gestes simples — un message, un regard, un repas partagé après une action — que se tisse la force collective.

Prendre soin, c’est aussi militer. C’est même ce qui nous permet de continuer à y croire, malgré tout. Dans une époque où la brutalité règne, être doux, être solidaire, être présent·e, c’est déjà une forme de résistance.

Alors oui, organisons-nous, mobilisons-nous, construisons un rapport de force. Mais surtout, aimons-nous fort. C’est la seule manière de tenir debout.

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