Chaque 25 novembre, l’État communique tandis que les femmes meurent. Les féminicides augmentent, les plaintes sont encore refusées, les femmes sont renvoyées chez elles faute d’hébergement, et toujours les mêmes slogans creux du gouvernement.
Depuis 2017, Emmanuel Macron répète que l’égalité est la “grande cause du quinquennat”.
Mais ce que les chiffres montrent, année après année, c’est la faillite totale de sa politique.
Pas de moyens. Pas de structure. Pas de stratégie.
Juste une vitrine.
Pendant ce temps, l’extrême droite récupère nos morts pour alimenter sa haine raciste. Elle ne “défend” les femmes que lorsqu’un agresseur peut servir sa propagande identitaire.
Le RN n’est pas féministe : il est le bras politique de l’ordre patriarcal, avec un vernis sécuritaire qui ne protège personne — et surtout pas les femmes.
Le patriarcat n’est pas un concept théorique : c’est une machine qui fabrique des agresseurs
Il faut le dire clairement :
dans un système patriarcal, tous les hommes peuvent être des agresseurs, des violeurs, des harceleurs, des manipulateurs.
Pas seulement ceux que l’on imagine monstrueux, violents, extérieurs au groupe social.
Non.
Les agresseurs sont :
– des amis,
– des camarades politiques,
– des collègues progressistes,
– des militants se disant féministes,
– des partenaires affectueux,
– des hommes “bien sous tous rapports”.
C’est cela, la dure vérité du patriarcat :
ce n’est pas un groupe isolé d’individus.
C’est une structure qui socialise tous les hommes à exercer une domination — parfois consciente, parfois inconsciente, parfois violente.
C’est un système qui leur enseigne :
qu’ils ont raison,
qu’ils sont crédibles,
qu’ils savent mieux,
qu’ils peuvent franchir les limites,
que la parole des femmes est contestable,
qu’une femme qui dit non peut être contournée,
qu’une victime doit être “cohérente” et “calme” pour être entendue.
Le patriarcat est efficace précisément parce qu’il produit des agresseurs ordinaires, banals, intégrés, crédibles.
Ceux dont personne ne soupçonne rien.
Ceux que l’on défend instinctivement.
Ceux à qui l’on dit « mais voyons, pas lui ».
Et parce que les hommes sont socialisés dans ce système, tous ont la capacité de devenir agresseurs, même sans s’imaginer violents, même en se pensant “alliés”.
Il ne s’agit pas de dire que tous commettent des violences.
Il s’agit de dire que tous y sont autorisés, légitimés, encouragés par une structure qui fait peser la responsabilité — et la honte — sur les femmes.
C’est pour cela que la lutte contre les violences est politique :
elle exige de s’attaquer aux conditions de possibilité de la violence, pas seulement à ses symptômes.
Et pendant que l’on ignore les causes, Macron entretient le terrain
Le gouvernement refuse de nommer le patriarcat.
Il refuse de dire que les violences sont un système.
Il refuse de dire que ce ne sont pas des “drames” mais des crimes structurels.
S’il refusait réellement les violences, il financerait la prévention.
Il financerait la formation.
Il financerait les structures d’accueil.
Il financerait les services publics.
Mais il ne le fait pas.
Parce qu’une politique féministe n’est pas compatible avec l’austérité.
Face à cette faillite, la France Insoumise porte un plan féministe réel
La France Insoumise, elle, propose un plan concret, pensé avec les associations, cohérent et financé :
1. 2 milliards d’euros par an pour lutter contre les violences
Le montant réel nécessaire. Pas des miettes.
2. 50 000 places d’hébergement d’urgence
Pour permettre aux femmes de partir et de survivre.
3. Formation obligatoire et sanction en cas de refus de plainte
Parce qu’un refus tue.
4. Tribunaux spécialisés
Des magistrats formés, des délais raccourcis, une justice adaptée.
5. Dépôt de plainte en ligne + enregistrement automatique
Pour contourner les obstacles.
6. Droits sociaux renforcés
Pour ne plus renvoyer les femmes vers la précarité — et donc vers l’agresseur.
7. Prévention dès l’école
Parce que c’est dès l’enfance qu’on déconstruit la domination masculine.
8. Généralisation du bracelet anti-rapprochement
Efficace, rapide, systématique.
C’est une politique. Une vraie.
Pas un ruban violet sur la photo d’un ministre.
Demain, nous ne marcherons pas pour supplier : nous marcherons pour accuser
Accuser le gouvernement Macron d’avoir abandonné les femmes.
Accuser l’extrême droite d’instrumentaliser leurs morts.
Accuser le patriarcat d’organiser leur mise au silence.
Et rappeler que tant que les institutions resteront aveugles au fait que tous les hommes peuvent être des agresseurs,
tant qu’on continuera de défendre les agresseurs parce qu’ils “sont appréciés”,
tant qu’on continuera de suspecter les victimes,
tant qu’on refusera de financer réellement les politiques publiques
Alors les féminicides continueront.
Demain, nous marcherons pour les vivantes et pour les mortes.
Pour celles qui parlent et pour celles qu’on a fait taire.
Pour celles que le patriarcat a brisées et que l’État n’a pas protégées.
Et nous dirons :
Nous ne voulons plus de symboles.
Nous voulons des moyens.
Nous voulons la justice.
Nous voulons la vie.