Je veux écrire ce texte comme on écrit une lettre d’amitié et de solidarité.
Parce que ce qu’ils lui font, c’est aussi à nous toutes qu’ils le font.
Depuis des semaines, je vois mon amie Ersilia Soudais, députée de La France insoumise, devenir la cible d’un acharnement d’une rare violence.
Ils commentent son physique, salissent sa vie privée, et remettent en cause sa parole de victime.
Ce qu’ils veulent, c’est l’humilier, la briser, la réduire au silence.
Mais Ersilia n’est pas une “affaire”.
Ersilia, c’est une voix. Une femme libre, qui parle pour celles et ceux qu’on ne veut pas entendre.
C’est elle qui a porté, dans l’hémicycle, la défense des personnes Roms, sans craindre d’affronter le mépris d’une partie de la classe politique.
C’est elle qui a rappelé, avec dignité, que les droits humains ne s’arrêtent pas aux portes des bidonvilles.
C’est elle qui s’est levée, encore et encore, pour dire qu’aucun enfant ne mérite d’être expulsé de l’école parce qu’il n’a pas de toit.
Mais au lieu de parler de ce travail essentiel, les médias et les trolls d’extrême droite préfèrent s’attarder sur des rumeurs et des attaques personnelles.
Ils invisibilisent son engagement politique pour mieux la réduire à une cible.
Pourtant, Ersilia n’a jamais cessé de parler des vrais sujets.
Récemment encore, elle a organisé un ciné-débat sur les femmes et le voile, pour ouvrir un espace de discussion apaisé sur l’islamophobie et le droit de chacune à disposer de son corps — y compris celui de le couvrir.
Elle a osé aborder une question que beaucoup fuient, avec respect, intelligence et humanité.
Parce qu’elle croit profondément à la liberté des femmes, qu’elles soient voilées, non voilées, croyantes ou non.
C’est cela, Ersilia : une femme qui tend la main, qui écoute, qui réfléchit, qui agit.
Et c’est précisément cela qu’ils veulent détruire.
Parce qu’une femme qui pense, qui dérange, qui refuse de se soumettre à la violence d’un système patriarcal et raciste, leur fait peur.
Je la vois continuer à travailler, à intervenir, à se battre.
Malgré la haine, malgré le harcèlement, malgré le silence de ceux qui devraient la défendre.
Je la vois tenir, droite, digne, fidèle à ses valeurs.
Et je me dis que c’est pour cela qu’ils la haïssent autant : parce qu’elle reste debout.
Je veux ici lui dire ma fierté et mon affection.
Ma colère aussi, face à cette violence politique que subissent tant de femmes engagées.
Et mon espoir que, collectivement, nous soyons à la hauteur pour les soutenir, pour ne plus laisser la haine étouffer la parole des justes.
Ersilia, ils veulent te faire taire.
Mais nous sommes nombreuses et nombreux à t’écouter, à t’aimer, à te suivre.
Et à dire, haut et fort : ta voix compte.