Aujourd’hui, elle regarde la « trêve » voler en éclats, et la paix fragile s’effondrer dans un nouveau grondement de bombes.
Ces derniers jours, les otages vivants ont bien été rendus à Israël. Leurs familles ont pu les serrer dans leurs bras, les accueillir dans des hôpitaux, leur rendre cette part d’humanité que la captivité leur avait volée. Ce retour, d’une douleur et d’une joie mêlées, aurait pu être une ouverture — un moment de respiration pour deux peuples à bout de souffle.
Mais dans l’accord de trêve, le Hamas devait également restituer les corps des otages morts. Ce point, essentiel, n’a pas été respecté entièrement : plusieurs dépouilles n’ont pas été rendues. Et c’est sur cette brèche que le Premier ministre israélien s’est engouffré pour ordonner la reprise immédiate des bombardements sur Gaza.
Sous prétexte de fermeté, le gouvernement israélien poursuit ce que beaucoup de voix dans le monde — y compris des juristes et des ONG — nomment désormais un génocide en cours.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : des dizaines de milliers de morts, la majorité des femmes et des enfants ; des hôpitaux détruits, des quartiers entiers rayés de la carte, des corps sous les gravats.
Ce n’est plus une guerre : c’est l’anéantissement méthodique d’un peuple, sous couvert de légitime défense.
Pour cette Franco-Israélienne, le constat est insupportable : le Premier ministre met en danger non seulement le peuple palestinien, mais aussi le sien. En prétendant garantir la sécurité d’Israël par le feu, il plonge la région dans une haine sans fin, où chaque bombe prépare la suivante.
Chaque frappe prétend venger un crime, et chaque mort civile nourrit un nouveau désespoir. C’est une spirale de sang où personne ne gagne, sauf ceux qui se nourrissent du chaos.
Elle pense à son proche tombé en 2023, à ses amis restés là-bas, à la douleur des familles qui attendent un corps ou un signe. Elle pense aussi à ces mères palestiniennes qui ne peuvent même plus enterrer leurs enfants, faute de répit, faute de terre qui ne soit pas détruite.
Et elle le dit clairement : la vie d’un Israélien ne vaut pas plus que celle d’un Palestinien. Tant qu’un gouvernement osera penser le contraire, tant qu’il fera de la vengeance un programme politique, la paix restera un mot creux, un slogan qu’on répète pendant que les bombes tombent.
Il ne s’agit plus seulement de diplomatie ou de stratégie militaire. Il s’agit d’un choix de civilisation.
Continuer à frapper Gaza, c’est choisir la mort.
Cesser le feu, rouvrir les couloirs humanitaires, rendre les corps aux familles, reconnaître les crimes commis, c’est choisir la vie — la seule voie qui puisse encore sauver l’honneur d’un pays qui prétend parler au nom du peuple juif, mais qui, aujourd’hui, le déshonore.