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Billet de blog 31 octobre 2025

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2024 : les femmes continuent de mourir, les hommes continuent d’excuser.

En 2024, 107 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon. Une hausse de 11 %. Ce ne sont pas des “drames conjugaux”, ni des “crimes passionnels”.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce sont des assassinats d’hommes contre des femmes. Des meurtres de possession, de domination, de pouvoir.

Et pendant que les hommes tuent, la société trouve encore des excuses. 

Ils tuent, nous comptons

Chaque année, la France enregistre plus de cent féminicides.

Chaque année, les hommes continuent de tuer, et l’État continue de compter.

On publie des chiffres, on fait des conférences, on organise des “Grenelle”.

Mais la réalité, c’est que les hommes tuent parce qu’ils savent qu’ils peuvent le faire dans un monde construit pour eux.

Le patriarcat n’est pas un mot militant : c’est un système judiciaire, policier, culturel et médiatique qui protège les hommes au détriment des femmes.

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Ce ne sont pas des monstres, ce sont des hommes

On nous dit : “Ce sont des malades”, “des marginaux”, “des monstres”.

Non. Ce sont des hommes normaux. Des collègues, des voisins, des pères de famille.

Ce sont des hommes qui ont appris depuis l’enfance que leur colère est légitime, que leur autorité est naturelle, que leur désir prime, et que leur compagne leur appartient.

Le féminicide n’est pas une déviance : c’est le produit logique d’une société qui éduque les hommes à posséder et les femmes à pardonner.

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Un pays qui protège les coupables

Les hommes tuent, et la justice hésite encore à les condamner.

Combien de fois avons-nous lu “elle voulait le quitter”, comme si cela justifiait sa mort ?

Combien de policiers ont renvoyé une femme “régler ça en famille” ?

Combien de juges ont parlé de “crime passionnel” ?

La France ne protège pas ses femmes. Elle protège ses hommes.

Et tant qu’elle continuera à le faire, d’autres femmes mourront.

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Les féministes ne sont pas folles : elles sont lucides

Lorsqu’une femme dit qu’elle déteste les hommes, ce n’est pas une provocation.

C’est une réaction à un système où les hommes violent, frappent, tuent, puis s’étonnent qu’on leur en veuille.

La misandrie n’est pas un délire, c’est une survie politique.

Nous avons trop pleuré, trop excusé, trop espéré que la conscience masculine se réveille d’elle-même.

Elle ne se réveillera pas : elle doit être forcée à changer.

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“On ne naît pas femme, on en meurt”

Cette pancarte, brandie à Paris, dit tout.

On ne naît pas femme, on le devient, disait Beauvoir — et aujourd’hui, on en meurt, parce qu’être femme, c’est encore défier la domination masculine.

Les femmes meurent sous les coups d’hommes qu’elles ont aimés.

Et la République, qui se dit “universelle”, détourne le regard.

Parce qu’au fond, elle a été construite par et pour eux.

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Conclusion : ce n’est pas un fait divers, c’est une guerre

2024 n’a pas été une année de progrès.

C’est une année de sang, de silences et de lâchetés.

Les hommes continuent de tuer. Les femmes continuent de prévenir.

Et la société continue de ne pas entendre.

Ce n’est pas un désordre conjugal : c’est une guerre des hommes contre les femmes.

Et cette guerre, tant que la peur changera de camp, nous ne la perdrons pas.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.