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Billet de blog 2 novembre 2008

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En Argentine, le journalisme cherche à combattre le sexisme

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Nous sommes en 1925, dans la petite ville portuaire d’Ilheus, à Bahia. Un bourgeois sort de chez lui, une arme au poing. Il vient de surprendre sa femme dans les bras d’un autre. La police l’arrête, pour la forme seulement. Il sera libéré sous peu, invoquant la défense de son honneur. La scène est tirée de Gabriela, l’un des romans de l’écrivain Jorge Amado. Elle aurait pu, à l’époque avoir lieu n’importe où en Amérique Latine. Malheureusement, elle n’est toujours pas anachronique, ni en Amérique Latine, ni dans le reste du monde. Tous les jours, des milliers de femmes succombent sous les coups d’un mari jaloux, ou doivent taire des maltraitances permanentes. Parallèlement, les carrières politiques et dans les grandes entreprises des femmes sont bloquées par un machisme admis comme culturel. C’est pour combattre cet état de fait qu’une association de 100 journalistes argentins (l’association de jounalistes pour une communication non-sexiste) a dressé une liste de 100 « commandements » auxquels ils se contraignent d’obéir dans toute la couverture des crimes basés sur les questions sexistes. Désormais, il faudra prohiber des termes comme « crime passionnel », qui présuppose qu’il soit dicté par un trop plein d’amour. Le but est de combattre la « discrimination invisible, souvent sans intention, mais qui devient naturelle dans le quotidien », explique l’association, et qui est surtout dommageable aux femmes : ce sont elles les victimes dans 99% des crimes commis au sein d’un couple. L’association recommande de pense à interviewer des sources féminines (avocats et experts en tous genre), et d’éviter de décrire par le menu la tenue que portait une femme lors d’un crime (ce qu’on ne ferait jamais pour un homme), ainsi que la mise en avant permanent de « l’instinct maternel ». Politiquement correct ? C’est vrai, mais faites l’effort de lire un article à travers ce prisme, vous verrez, ce n’est pas inutile. La culture continue de saper la loi. Au Brésil, où le gouvernement a enfin mis en place une loi condamnant toutes les attaques physiques des hommes contre leur compagne, plusieurs juges continuent de refuser de l’appliquer. L’un d’entre eux a récemment déclaré qu’il était de la responsabilité des femmes de savoir se choisir un bon mari, qui savait rester éloigné de la boisson....

Je joins les dix commandements, en anglais et espagnol

1- Es correcto utilizar los siguientes términos: violencia contra las mujeres, violencia de género y violencia machista.

2- La violencia de género es un delito -en tanto y en cuanto constituye una conducta antijurídica que debe ser prevenida y sancionada-, un problema social, un atentado contra el derecho a la vida, la dignidad, la integración física y psíquica de las mujeres y una cuestión concerniente a la defensa de los derechos humanos.

3-Desterramos de nuestras redacciones la figura de “crimen pasional” para referirnos al asesinato de mujeres víctimas de la violencia de género. Los crímenes pasionales no existen

4 – Lo importante es proteger la identidad de la víctima, no la del agresor. Dejar en claro quién es el agresor y quién es la víctima, y señalar cuales pueden ser las actitudes y situaciones que ponen en riesgo a la mujer en una relación violenta, para ayudarlas a toma conciencia sobre su estado.

5- Hay informaciones que pueden perjudicar a la víctima y a su entorno. No siempre es conveniente identificarla. Es ofensivo para la victima utilizar diminutivos, apócopes, apodos, etc. para nombrarla.


6- Nunca buscaremos justificaciones o “motivos” (alcohol, drogas, discusiones, celos, separación de la pareja, infidelidad, etc.), que sólo distraen la atención del punto central: la violencia. La causa de la violencia de género es el control y la dominación que determinados hombres ejercen contra las mujeres.

7-Es imprescindible chequear las fuentes, sobre todo las oficiales.

8 – Mantener el tema en agenda, denunciando la violencia en todas sus expresiones: psicológica, económica, emocional, sin esperar la muerte de las mujeres. Abordar el relato de los hechos tomando en consideración su singularidad, pero también aquello que lo asemeja a otros casos. Eso permitirá abandonar consideraciones tales como “otro caso de”…., “un caso mas de…”, evitando el efecto narcotizante.

9- Tener especial cuidado con las fotos e imágenes que acompañan las notas. Respetar a las víctimas y a sus familias, alejarse del sexismo, el sensacionalismo y la obscenidad. Nunca robar imágenes o audio a la víctima. Cuando se musicaliza, no usar temas que remitan al terror, ni que contengan letras que hablen de “amores enfermos” o celos.

10- Siempre incluiremos en la noticia un teléfono gratuito de ayuda a las víctimas y cualquier otra información que les pueda ser útil.

THE DECALOGUE
1. The following terms are correct usage: violence against women, gender-based violence and sexist violence.
2. Gender-based violence is a crime insofar as it is illegal behaviour that must be prevented and punished, a social problem, an assault on the right to life, dignity, and physical and psychological integrity of women, and an issue that concerns the defence of human rights.
3. We will uproot from our work the term "crime of passion" to refer to murders of women who are victims of gender violence. Crimes of passion do not exist.
4. It is of the utmost importance to protect the identity of the victim, rather than that of the aggressor. Make it clear who is the aggressor and who is the victim, and indicate what attitudes and situations may put women in violent relationships at risk, to help raise their awareness about their situation.
5. Some information can harm the victims and their families. It is not always a good idea to identify the victim. It is offensive to refer to victims by diminutives, short forms of proper names, nicknames, and so on.
6. We will never look for justifications or "motives" (alcohol, drugs, arguments, jealousy, a couple’s separation, infidelity, and so on) that only distract attention from the central issue: violence. The cause of gender-based violence is the control and domination that certain men exercise over women.
7. It is essential to check the facts, especially from official sources.

8. Keep the subject on the agenda by denouncing violence in all its forms: psychological, economic, and emotional, without waiting for women to be killed. Tell the story taking into account the uniqueness of each event, but also the elements that each has in common with other cases. This will help us avoid the use of expressions like "once again" or "yet another case of," and prevent a dulling of sensitivities.
9. Be particularly careful with the photographs and images illustrating the article. Respect the victims and their families, and avoid sexism, sensationalism and obscenity. Never steal images or audio material from a victim. When using a musical background, do not select motifs that inspire terror, or lyrics that talk about "love-sickness" or jealousy.
10. Our articles will always include a free telephone helpline number for victims, and any other information that may be useful for them.