Une belle image pour enrayer un peu la vague de morosité provoquée par le drame de la chute de l’AF 447 (mon avion habituel !). Celle du retour d’Adriano au Brésil. L'enfant terrible du football brésilien a abandonné l’Inter de Milan. Alcool et sorties nocturnes ont mis un point final à son aventure italienne. On le disait déprimé, sans envie de retourner sur la pelouse. Pourtant, moins de deux semaines après sa résiliation de contrat, il retourne sur ses terres et plus particulièrement dans le club de ses débuts, le Flamengo. Le club rouge et noir, ce sont ses couleurs, est un des plus fameux du Brésil, en collectionnant les succès. Le 4 mai dernier, le club remportait, pour la troisième fois de suite, le championnat de Rio de Janeiro.
A 27 ans, Adriano n'a plus joué depuis le mois de mars. Il suit actuellement une préparation physique spécifique faite d'exercices en salle, de courses et d'abdominaux. Mais pour son retour, la « torcida », le banc des supporters, de l’a pas laissé seul. Ils ont repris en chœur une chanson qui fait fureur depuis des années dans les favelas, le « rap du bonheur », qui revendique un peu de paix et d’allégresse dans ces bidonvilles de Rio de Janeiro malgré la drogue, la violence et les incursions de la police. Le public en a joliment détourné les paroles :
“Eu só quero é ser feliz. Andar tranquilamente na favela onde eu nasci E poder me orgulhar E ter a consciência que o Flamengo é o meu lugar”
« Je veux seulement être heureux. Marcher tranquillement dans la favela où je suis né. Pouvoir en être fier. Et avoir conscience que le Flamengo, c’est chez moi ».
On a beau ne pas être très football, ce petit morceau de vidéo montre à quel point c’est ici une religion. Pour le visiteur, le spectacle n’est pas que sur la pelouse.