Le Brésil est la sixième économie mondiale

Cette fois-ci, c’est confirmé. Même si le chiffre déçoit, la croissance de 2,7% en 2011 tout juste annoncées par les autorités, le produit intérieur brut brésilien a dépassé celui de la Grande-Bretagne. Pour la première fois de son histoire, le Brésil est désormais la sixième économie mondiale. Un centre d’études britannique, le CEBR, l’avait déjà anticipé il y a quelques mois., en tablant sur un écart encore supérieur entre les deux pays. A quand la France ? C’est la prochaine dépassée par le Brésil, qui garde devant lui bien sûr l’Allemagne, le Japon, la Chine et les Etats-Unis.
Le chiffre indique que si le Brésil est loin de la morosité qui frappe l’Europe et les Etats-Unis, le coup de frein est réel. Si la croissance est restée dans le vert en 2011, c’est notamment grâce à la consommation des ménages. C’est le résultat d’un niveau d’emploi historiquement élevé, mais aussi d’une politique économique. A méditer dans une Europe qui semble, à partir de Rio, résolue au suicide en accumulant les plans d’austérité récessifs.
Le Brésil n’est pas une exception, l’ensemble de l’Amérique Latine, semble, après des décennies de désastre économique, avoir trouvé un nouvel équilibre. On aimerait que les chefs d’Etat en profitent pour éviter toutes les erreurs des puissances traditionnelles. Pas seulement se méfier, à raison, des recettes du Fonds monétaire international et des chefs de gouvernements éduqués par Goldman Sachs. Bien sûr, la nouvelle du Brésil sixième puissance est à méditer : pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, le monde a changé, et d’ici 2050, ce seront les Chinois, les Indiens, les Brésiliens et d’autres « émergents » qui donneront le la. Mais il est urgent d’abandonner l’autosatisfaction, la croissace à tout prix – toujours plus de voitures, de réfrigérateurs. A se glorifier d’arriver en sixième position d’un championnat douteux, le Brésil pourrait croire qu’en faisant des consommateurs, on forme des citoyens. Une erreur politique que beaucoup de membres du Parti des Travailleurs commettent.