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Billet de blog 8 octobre 2008

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En Argentine, les seins sont la clef du paradis

Dans le monde entier, les boîtes de nuit ont une obsession : attirer le plus de jeunes filles possibles, ces dernières constituant l’appât idéal pour la population masculine. On tente toutes les stratégies : tarif d’entrée au rabais voire gratuit, boisson offerte... En Argentine, la nouvelle mode, est à la paire de seins offerte.

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Dans le monde entier, les boîtes de nuit ont une obsession : attirer le plus de jeunes filles possibles, ces dernières constituant l’appât idéal pour la population masculine. On tente toutes les stratégies : tarif d’entrée au rabais voire gratuit, boisson offerte... En Argentine, la nouvelle mode, est à la paire de seins offerte.

L’opération, née dans les « boliches » des provinces de l’intérieur du pays (notamment San Juan, La Rioja, Córdoba, et qui commence à arriver à Buenos Aires, est simple. A l’entrée de la boîte de nuit, les jeunes filles se voient remettre un numéro avec leur ticket d’entrée, qui leur permettra de participer à un tirage au sort plus tard dans la soirée. Le ticket d’entrée coûte entre 10 et 50 pesos (de 2 à 10 euros), et l’heureuse gagnante aura droit à des implants de silicone dont le coût oscille de 700 à 1500 euros.

Le concours a été baptisé « Quiero mis lolas », « je veux mes nénés ». C’est aussi une conséquence de l’intégration latino-américaine : les publicitaires à l’origine de cette idée reconnaissent qu’ils ont été influencés par la telenovela colombienne «Sin tetas no hay paraiso », «Sans les nénés, pas de paradis ». Destiné par définition aux majeures (les seules autorisées en boîte de nuit), le jeu provoque un débat au sein de la communauté médicale argentine, une partie des médecins estimant qu’on ne peut traiter une opération esthétique comme s’il s’agissait d’un micro-onde ou d’une moto.

Il faut dire qu’en Argentine comme dans le reste de l’Amérique Latine, la chirurgie esthétique s’est banalisée, touchant tous les âges et une bonne partie des classes sociales. L’âge moyen des femmes s’offrant des implants de silicone est de 25 ans en Argentine. Partout, il est possible de s’offrir une liposucion ou un redressement du nez à crédit, en 24 mensualités, comme pour un téléviseur. Du coup, même la petite classe moyenne s’endette pour s’embellir. Les tarifs sont beaucoup mois élevés qu’en Europe ou aux Etats-Unis, et les médecins, excellents.

La chirurgie esthétique est devenue un des arguments majeurs du tourisme argentin, aux côtés du tango et des steacks de légende. Les Européens combinent ainsi vacances et opération, pour revenir « tout neufs » au pays, où ils pourront lâcher, devant leurs collègues eberlués par leur mine rajeunie ou leur cuisses amincies : « c’est fou ce que je me suis reposé en Argentine ! »