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Billet de blog 17 juillet 2009

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Le Brésil ne veut pas être la poubelle du monde

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Les Brésiliens ne décolèrent pas contre les Anglais. La semaine dernière, l’Ibama, l’organisme national en charge de la préservation de l’environnement a annoncé avoir découvert dans trois ports du pays entre les mois de février et mai quelques 64 containers, avec la bagatelle de 1200 tonne de déchets, en provenance du Royaume-Uni.

Le spectacle, à l’ouverture des containers, était peu ragoûtant. Les fonctionnaires brésiliens ont déclaré avoir trouvé des piles, des seringues, des préservatifs, des couches usées, des restes de nourriture et plusieurs déchets d’origine hospitalière, notamment des poches de sang. Il y avait aussi du plus « solide » : des cuvettes de toilettes usagées et des débris d’ordinateurs.

La colère au sein de l’opinion publique est montée d’un cran quand l’Ibama a révélé avoir trouvé dans l’un des chargements des jouets cassés et sales avec une note en portugais spécifiant qu’il valait mieux les laver avant de les remettre « aux pauvres enfants brésiliens ».

Cinq entreprises brésiliennes ont déjà été soumises à des amendes, mais leurs avocats assurent qu’elles ont été trompées sur la marchandise, pensant transporter du plastique à recycler. Une explication à laquelle peine à croire Roberto Messias le président de l’IBAMA. « Nous allons demander que ces déchets soient rapatriés. Le Brésil n’est pas la poubelle du monde», a-t-il déclaré. Messias s’est dit choqué par l’origine des déchets : « c’est une honte que cela vienne d’Angleterre ».

Embarrassée, l’ambassade britannique a fait savoir dans un communiqué que le Royaume-Uni s’opposait totalement à quelconque transfert de déchets vers le Brésil, en promettant des « mesures immédiates ». Elle a rappelé que le Royaume-Uni se voyait comme leader de la protection de l’environnement et de la santé humaine.

Quand on sait dans quelles conditions sont surveillés les ports brésiliens – pratiquement nulles – et la corruption qui y règne, on peut craindre que les containers appréhendés ne soient pas les premiers à être arrivés dans le pays.