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Billet de blog 20 mai 2009

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L'Argentine découvre avec dégoût le «monstre de Mendoza»

L’Autriche n’a pas le monopole de l’horreur. Vous souvenez-vous de Josef Fritzl, le «monstre de Amstetten» qui a maintenu sa fille prisonnière dans sa cave pendant 24 ans, en lui faisant sept enfants?

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L’Autriche n’a pas le monopole de l’horreur. Vous souvenez-vous de Josef Fritzl, le «monstre de Amstetten» qui a maintenu sa fille prisonnière dans sa cave pendant 24 ans, en lui faisant sept enfants?

Le personnage, qui a été condamné en mars dernier à perpétuité dans une institution psychiatrique, a fait beaucoup de bruit en Europe. Il n’est pourtant pas le seul.

Après la Colombie, où une histoire similaire a été révélée il y a quelques mois, c’est au tour de l’Argentine de découvrir Armando Lucero. L’homme, âgé de 67 ans habite Mendoza, une ville à un millier de kilomètres à l’ouest de Buenos Aires, au coeur de la région viticole. Selon la police, Lucero aurait violé sa fille, appelée par la presse Paula – un pseudonyme, pour la protéger – depuis l’âge de huit ans. La jeune femme en a aujourd’hui 35. Elle est la mère de sept enfants, âgés de 2 à 19 ans, tous conçus par son père.

Le scandale a explosé quand le frère de la victime l’a porté à la connaissance des députés locaux. Il avait tenté à plusieurs reprises d’alerter la justice auparavant. Mais en Argentine, pour ce type de crime d’instance privée, c’est la victime qui doit porter plainte, un tiers ne peut la remplacer. Convoquée, la jeune femme niait en bloc les faits. Sa mère, qui travaillait comme officier de justice local faisait disparaître les dénonciations. La Cour Suprême locale assure qu’elle recherche des preuves contre le violeur depuis sept ans. Les voisins ne se sont jamais doutés de rien, seulement étonnés par la quantité d’enfants de la maison.

Les déclarations du frère de la victime, d’abord pris pour un fabulateur, ont poussé les députés à exiger un test d’ADN pour vérifier la paternité. Face à la menace, la jeune femme a reconnu les faits, montrant à quel point elle était prisonnière psychologiquement de son père. Elle a également hâté les dénonciations car son père prétendait violer une de leurs filles.

Dans la maison de l’horreur vivait Lucero, sa fille de 35 ans, sa femme (dont il a également eu sept enfants) et sa belle-mère de 84 ans. Accusé, celui qu’on appelle désormais le « monstre de Mendoza » a reconnu les faits et demandé pardon. Deux autres de ses filles sont apparues pour dire qu’elles avaient été régulièrement violées, et menacées d’une arme pour se taire. L’enquête vient de démontrer qu’il tenait un foyer parallèle, où il aurait eu 8 enfants de cette autre femme. La justice craint aujourd’hui que plusieurs de ses filles de l’autre foyer aient également été l’objet de crimes sexuels.