La retraite ? Oscar Niemeyer ne veut toujours pas en entendre parler. Le pape de l'architecture brésilienne a 101 ans (il en fêtera 102 en decembre) et continue, aidé de sa femme, sa fille, et d'une équipe d' architectes formés par ses soins, à faire parler de lui. Comme par le passé, c' est dans le monde entier qu' il intervient : il est en train de conclure un projet d' une tour haute de 60 metres, qui sera située à Niteroi, la ville qui regarde Rio de Janeiro de l' autre coté de la baie de Guanabara, et qui a déjà accueilli nombreuses de ses créations, notamment un stupéfiant musée d'art contemporain (je le recommande à tous : les oeuvres exposées sont d' un intéret relatif, mais le lieu est magique). La tour, en forme d' énorme champignon, vient remplacer son projet de cathédrale pour Niteroi, auquel l' Eglise s' est opposé. Niemeyer se rend tous les mercredi à Niteroi pour suivre les travaux. L' autre grand projet est une bibliothèque arabo-sud-, à Alger. La commande lui en a été faite au début de l' année. Niemeyer a déjà construit en Algérie dans les années 70 une université et une mosquée. Le batiment sera l' un des principaux sièges de la BibliAspa, un projet né en 2005 - l' année du premier sommet arabo-sud-américain à Brasilia - et qui prévoit la naissance de plusieurs centres de recherches d’ un coté et de l’ autre de l’ Atlantique. La construction n’ a toutefois pas encore réuni les fonds nécessaires pour démarrer. Au Brésil, le projet (son aspect immatériel du moins) est dirigé par Paulo Daniel Farah, à l’université de Sao Paulo (USP). Un portail bilingue (portugais-arabe) peut etre consulté : www.bibliaspa.com.br Parallèlement, l'architectes de la courbe vient de lancer un livre, "Oscar Niemeyer, 1999-2009", qui revient sur ses oeuvres ces dix dernières années et la quatrième èdition de sa revue d’architecture lancée en 2008 et publiée tous les trimestres, éditée avec sa femme, Vera Lucia : “Nosso caminho”, “notre chemin”.
Et puisque Niemeyer a l’ élégance de ne pas renier son chemin, il revendique toujours son héritage communiste. Après avoir notamment construit la coupole du PC français dans le 20ème à Paris, il travaille à un centre en l’ hommage de Luiz Carlos Prestes, la principale figure du communisme brésilien, dans la ville de Descanso à Santa Catarina, dans le sud du Brésil.
Sans tomber dans l’ idolatrie un poil nationaliste des Brésiliens, on ne peut qu’ admirer ce que ce grand bonhomme continue de faire. Je joins une photo que j’ai prise, lors de sa decoration par l’ambassadeur de France à rio de Janeiro, le 12 décembre 2007, trois jours avant ses cent ans.