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Billet de blog 24 octobre 2008

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Au Brésil, les familles dépensent plus que l’Etat pour leur santé

A deux jours du deuxième tour des élections municipales, importantes puisqu’elles scellent le mandat dans deux des plus importantes métropoles du monde (São Paulo et Rio de Janeiro), les débats politiques restent éloignés des nécessités des électeurs.

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A deux jours du deuxième tour des élections municipales, importantes puisqu’elles scellent le mandat dans deux des plus importantes métropoles du monde (São Paulo et Rio de Janeiro), les débats politiques restent éloignés des nécessités des électeurs. C’est manifeste sur les questions de la santé et de l’éducation, qui dépendent toutes deux de la municipalité, et non de l’union. Une récente étude de l’IBGE vient de montrer que malgré le fait que le Brésil possède une des charges fiscales les plus élevées d’Amérique latine (plus de 35% du PIB), la population est contrainte de payer de sa poche la majorité des soins. Pour chaque 10 reais dépensés dans le secteur de la santé, 6,02% sont versés par les familles, et 3,88 par l’Etat, le reste venant d’institutions non lucratives. Dans tous les autres pays de l’OCDE, la part publique dépense 70%, hormis aux Etats-Unis, où elle n’est que de 45%. C’est une donnée importante pour toute personne songeant à s’expatrier en prétendant que la vie est moins chère dans les pays en voie de développement. Dans l’Hexagone, cette dépense est moindre, on ne le réalise qu’en quittant le pays. Au Brésil, les dépenses de santé correspondent en moyenne à 8% des revenus, ce n’est pas rien. C’est aussi un des critères qui fait la différence entre riches et pauvres : les 10% les plus favorisés de la population dépensent 13 fois plus que les 40% les plus pauvres, avec un résultat évident en termes de confort et d’espérance de vie. Le décalage s'explique par le fait que les plus riches multiplient les couvertures privées parallèles à un système public défaillant, dont les plus pauvres se contentent. La preuve s’il en fallait que la santé est un secteur qui ne peut être privatisé, si du moins l’on rêve d’un tant soit peu d’égalité.