De retour à Rio après une petite semaine de vacances, pour découvrir que Petrobras, la compagnie nationale d’hydrocarbures brésilienne vient une nouvelle fois de découvrir du pétrole au large de la baie de Santos. En quelques années, le Brésil est passé d’un pays importateur de pétrole à l’autosuffisance (même si les importations se poursuivent, le pétrole brésilien étant raffiné ailleurs), voire bientôt à intégrer le groupe des grands pays exportateurs. Le pays étant par ailleurs un champion d’hydroélectricité et à la pointe sur la question de l’éthanol, on voit que l’avenir énergétique du monde se joue en partie dans la région. En catimini, le groupe inconnu du grand public européen est devenu un des plus importants du monde. Selon une récente étude, du cabinet de conseil Economatica, Petrobras est aujourd’hui la troisième entreprise des Amériques (de l’Alaska à la Patagonie) en termes de valeur de marché, dépassant ainsi pour la première fois Microsoft, et précédé seulement par Exxon Mobil et General Electric. Au niveau mondial, c’est désormais la sixième plus importante. Bien sûr, cette montée en puissance pose des questions importantes, à laquelle le Brésil n’a pas encore répondu : en s’éparpillant sur les bourses de Sao Paulo et de New-York, Petrobras pourra-t-elle encore longtemps être qualifiée de compagnie nationale ? En tous cas, son importance rappelle aux Européens et aux Américains que les pays émergents finissent vraiment par émerger, voire à dépasser les « industrialisés ».
