La traditionnelle arrogance des Paulistanos vient d’en prendre un coup. Les habitants de Sao Paulo ont beau se vanter de vivre dans la plus grande métropole d’Amérique du Sud, la plus moderne, la plus créative et dynamique, de posséder les meilleurs restaurants du pays, une étude vient de mettre un jour leur faiblesse sur un terrain central au Brésil : le sexe. Alors que 95% des Brésiliens estiment que le sexe est important ou très important dans la vie, le quotidien des Paulistanos ne laisse que peu de place aux plaisirs de la chair. Des dix capitales où a été effectuée l’enquête, la plus importante sur la sexualité jamais faite au Brésil, Sao Paulo est celle où l’insatisfaction sexuelle est la plus élevée : 25,4% des hommes jugent leurs relations sexuelles moyennes ou nulles. Chez les femmes, c’est la bérézina : la proportion monte à 29%. A l’insatisfaction s’ajoute la peur de ne pas être à la hauteur : seuls 38,5% des paulistanos déclarent être sûrs de ne pas décevoir leur partenaire. On est bien loin de l’allégresse de l’Amazonie. A Manaus, ils ne sont que 15% à ne pas être heureux au lit.
Trop stressés, épuisés par des temps de transport interminables engoncés dans des costumes et souvent sous un ciel pluvieux, les Paulistanos ne veulent même pas vraiment faire l’amour. Quand on leur demande quel serait le nombre de relations sexuelles idéales, les hommes répondent en moyenne 5,2 fois par semaine, et les femmes, 3,5 fois (contre 8 rapports désirés à Rio de Janeiro ou Belo Horizonte). A l’arrivée, ils déclarent passer à l’acte 2,8 fois par semaine, et les femmes 2,1 fois. Le décalage est expliqué par les directeurs de l’étude par le fait que d’une part, l’homosexualité masculine est plus assumée que la féminine, et plus traditionnellement par le fait que les hommes trompent plus facilement leur compagne que le contraire.
Au bout du compte, le sexe, peu souvent pratiqué et sans grand plaisir n’est plus mis en avant comme facteur de qualité de vie : à Sao Paulo, il n’arrive qu’en quatrième position, derrière une alimentation saine, une bonne vie de famille et la pratique régulière d’un sport pour les hommes… mais en troisième position pour les femmes, qui affichent ainsi leur frustration.
Rio de Janeiro s’apprête donc à voir arriver une nuée de paulistanas après la lecture de l’étude : c’est la ville du Brésil où hommes et femmes déclarent connaître le plus d’orgasmes…