Et si un jour
Et si un jour, on en profitait pour faire ce que, dans une logique de bien-être, nous devrions faire depuis toujours ?
Par exemple, l’été, quand il pleut de grosses gouttes tièdes, plutôt que de nous équiper de bottes et d’imperméables pour aller chercher des cigarettes, nous pourrions sortir de chez nous en short et en maillot de corps. Prendre la saucée, à l’aller, le bruit des larges gouttes sur le coton sec, l’eau qui traverse rapidement le fin tissu, ruisselle sur la peau aux endroits qui ne s’y sont pas encore collés, l’arrivée au bureau de tabac, les regards de ceux qui restent à l’abri, les commentaires du commerçant sur le temps qui enfin est de saison, et au retour, le paquet de cigarettes qui glisse un peu dans la main mouillée, mais bien à l’abri dans sa cellophane qui n’est plus de la cellophane, les vêtements légers qui maintenant sont bien appliqués sur le corps ; cette fois, la pluie ruisselle directement à la surface du tissu, on court un peu, pas beaucoup et pas vite, les pieds dans les baskets inondés, puis, une fois rentré, la douche à fond, pour recréer la pluie d’orage, mais en chaud.
Hein ! si on en profitait, un jour, ça ne dérangerait personne.
Ou bien alors, au printemps, dans un herbage, mais quand le fermier a déplacé ses vaches, enlever ses chaussures, ses chaussettes, relever ses jambes de pantalon si on en porte, et marcher bien à plat pied dans les bouses fraîches.
Il n'y a rien à craindre : le caca d’herbivore, c’est rien que des plantes. Bien profiter de la sensation inhabituelle du glissement du caca entre les doigts de pieds.
Si on n’a pas bien senti, recommencer dans une bouse neuve.
Comme on a bien choisi son champ, il y a un petit ruisseau au bout pour se laver les pieds ; puis, au retour : pieds nus dans l’herbe pour se sécher.
Mais attention, au retour, on évite les bouses.