La vue que l'on a de cet endroit est si belle que je ne peux passer une semaine sans m'y rendre. Les autorités municipales, bien conscientes de cet atout propre à favoriser l'afflux de touristes, y ont installé toute une série de bancs bien conçus (on regarde mieux quand on est bien assis).
Cette belle journée d'Octobre, j'étais assis, face à ce panorama. Je lisais, levant les yeux de temps à autre pour me plonger et me perdre dans cet horizon qui semblait sans fin et m'aspirait l'âme.
Un bruit de pneus sur le gravier du chemin me fit craindre de perdre ma tranquillité. Crainte, hélas qui se concrétisa avec l'apparition d'une femme. J'avais choisi le banc le mieux exposé : face au soleil et au paysage. Ce choix fut aussi celui de l'importune promeneuse.
Cette dame, à peine très belle, me gratifia d'un sourire .
Qu'en avais-je à faire de son sourire ? Rien. Je ne pouvais cependant pas lui dire, à cette dame à peine très belle, que je n'avais pas l'usage de son sourire.
Donc, je le lui rendis !
Que n'avais-je fait là !
Elle se méprit, et croyant que je trouvais sa présence agréable, se tourna vers moi, et prêtant attention à ma lecture, demanda le titre, le nom de l'auteur, le sujet abordé.
Foutu ! C'était foutu ! Une nouvelle relation se profilait et n'allait pas tarder à exploser ma solitude.
Et merde aux rencontres inopinées.