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Billet de blog 2 février 2015

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J'aime bien l'automne

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J’aime bien l’automne. C’est une belle saison.

Notez que les autres ne sont pas  mal. L’hiver, entre autres, le soleil bas, on voit bien le bois des arbres. Ou le printemps, oui le printemps, avec ses rosées du matin, par exemple… L’été, ça, j’aime moins. Des gens partout. Mais l’automne, ah l’automne ! La pluie n’est pas encore froide, les gouttes ne sont plus grosses comme en août…

Nous aimons à nous promener, Pyrame et moi (Pyrame c’est mon chien) Nous aimons à nous promener en forêt. Sous les hautes futaies, redevenues brunes, nous flânons, lui, prenant les devants dans cette promenade de chien qui va et qui revient, moi, donnant de grands coups de pied dans les tas formés par les lettres tombées des feuilles des  arbres. Le destin de toutes ces lettres qui n’arriveraient jamais à leurs destinataires me versait à l’âme comme un parfum de bière brune légèrement caramélisée. Lettres tant attendues, mais qui ne seraient jamais lues. Lettre de rappel de loyer, impayés. Lettres de cachet, bronzées. Lettre de caractère, écrites en majuscules. Lettres d’amour, jamais payées de retour. On trouve souvent des lettres tombées de leur lettre. Le vent les rassemble au creux des trous formés par les arbres abattus. Il est plaisant de touiller du bout de la cane dont tout promeneur avisé se munit, et de voir se former, dans la coïncidence, des mots qui nous concernent. Quel plaisir de voir apparaître à la surface de ce naturel chaudron, des lettres qui tout à coup forment le nom d’un amour passé, d’une administration qui à eu à vérifier notre situation professionnelle ou une déclaration frauduleuse. Souvenirs si tendres. Parfois, c’est de divination qu’il s’agit, et le ou les mots nous rappellent à un futur inéluctable. Je retrouve alors l’émerveillement du vermicelle alphabet de mon insouciante enfance. Quelle belle saison que l’automne.

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