Pensée
A l'occasion des fêtes pascales, une pensée m'est venue.
"Fais pas de bruit, ton père pense!" disait Mme Blaise Pascal à son fils, un grand et gros garçon de douze ans qui en paraissait au moins treize, désordonné et bruyant comme une brigade de sourds. (Je ne sais pas si le philosophe était marié, mais la situation me plaît).
C'est plus que sérieux un penseur, ça ne rigole pas souvent. Peut-être que la pensée rend grave. Et les gens graves ne sont pas sérieux.
Vouloir donner des preuves qu'on a raison de penser ce qu'on pense est un boulot à plein temps. Et le boulot, c'est le boulot! Faut pas se laisser emmerder par des chiares pendant le boulot, même si ces chiares sont issus des entrailles de la femme de votre vie, quoi, merde alors, on va où? Je le répète, le boulot, c'est le boulot!
Pas le temps de blaguer un philosophe, sérieux quoi. Vous imaginez Pascal dans un karaoké vous? Ou sur une planche à voile? Moi pas.
D'abondants témoignages de personnes dignes de foi nous donnent à penser que le penseur ne danse pas en pensant. Alors que d'abondants témoignages d'autres personnes tout aussi dignes de cette même foi, nous donnent à penser que le danseur pense en dansant.
Tout le monde disait qu'il nous fallait un penseur, et heureusement, en toute logique, ce fût un danseur qui l'obtint.
Obtint quoi? J'en sais rien moi, j'ai dit ça pour la chute.
Comprenne qui pourra, qui voudra, j'ai pas de remords.