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Billet de blog 5 novembre 2011

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Dette publique : France - Italie

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Le G20 de Cannes a été une humiliation pour l'Italie de Berlusconi. Le FMI inspectera chaque trimestre les comptes italiens afin de rassurer les Européens et les marchés financiers sur le sérieux des mesures prises par le gouvernement italien. Il faut dire qu'après la Grèce, les marchés financiers doutent de la capacité de l'Italie à rembourser sa dette qui devrait s'élever à 121% du PIB à la fin de 2011.

Le premier ministre Berlusconi a eu beau dire que l'Italie était tout à fait solvable et que la situation était sous contrôle, il n'a provoqué que sourires et moqueries parmi les dirigeants et les médias du monde entier. Ce n'est guère surprenant étant donné sa crédibilité, quasi nulle partout y compris désormais dans son pays. En fait, les marchés doutent non seulement de l'efficacité du gouvernement italien à maîtriser les déficits publics mais doutent également de la croissance potentielle de l'Italie. La croissance italienne a en effet été très faible durant la dernière décennie et montre peu de signes de redressement.

Malgré les fanfaronnades ridicules du cavaliere, quand on y regarde de plus près, son plaidoyer n'est pas si infondé que cela. Non pas que l'Italie a connu des performances brillantes, loin s'en faut. Mais, en termes relatifs, la politique économique italienne n'a pas été aussi irresponsable qu'on veut bien le dire. Notamment, si on la compare avec la politique économique de Nicolas Sarkozy. A dire vrai, l'Italie de Berlusconi est l'arbre bien utile qui permet de cacher une forêt peu reluisante. Certes, la croissance de l'économie française a été plus forte que celle de l'Italie et la dette publique brute française ne s'élèvera à la fin de 2011 qu'à envrion 87% du PIB. Mais si on regarde les performances sous un autre angle, l'Italie n'est pas l'élève aussi médiocre que certains Européens voudraient bien nous le faire croire.

Le graphe ci-dessous représente le montant de la dette publique brute par habitant en Italie et en France de 1995 à 2016 (les chiffres de 2011 à 2016 sont les projections du FMI). En 1995, le montant de la dette publique italienne par habitant valait 1,8 fois celui de la France, 1,6 en 2002, 1,4 en 2006. Le FMI prévoit la quasi-parité en 2015-2016. Si la croissance économique en France se maintient très au-dessus de celle de l'Italie dans les prochaines années, cette parité n'est pas trop alarmante. Mais si les conjonctures venaient à s'équilibrer, voire à s'inverser, ce serait alors très inquiétant pour la France. On voit très nettement sur ce graphe que la tendance s'accèlère très nettement sous le mandat de Sarkozy. Une illustration de plus de l'irresponsabilité de sa politique budgétaire. Les conséquences risquent d'être terribles durant les dix ans qui viennent.

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