En Géorgie, Noël a eu lieu le 26 octobre, mais plutôt que d’apporter joie et bonheur, cet
événement n’a semblé réjouir que le gouvernement en place. Ce que l’on pourrait appeler le
„Noël du Grinch“ a été marqué par des pratiques douteuses et un climat politique préoccupant, empreint de l'influence persistante de la Russie. Le taux de participation électorale a atteint des niveaux sans précédent,mais les attentes du public étaient bien plus élevées. L’atmosphère était chargée d’espoir que le processus électoral pourrait marquer un tournant vers un avenir meilleur.
Malheureusement, des pratiques de corruption persistantes assombrissent ce tableau. Le magnat Bidzina Ivanishvili, ancien président de la Géorgie et figure influente du pays, continue de déployer des ressources considérables pour acheter des voix. On dénombre de nombreux cas où des électeurs ont échangé leur voixet leur liberté contre des sommes dérisoires allant de 15 à 100 GEL, ainsi que divers avantages matériels.Des circonscriptions où le nombre d’électeurs
réels n’excède pas 70 individus, et pourtant plus de 200 voix ont été enregistrées en faveur du parti « Rêve géorgien », témoignent d’une situation qui frôle l’absurde. Ce phénomène, plus qu’une simple anomalie, évoque des questions fondamentales sur le fonctionnement de la démocratie dans le pays. Les élections sont censées être le reflet des choix du peuple, une expression collective des aspirations et des besoins de la population. Cependant, lorsque des écarts aussi flagrants se manifestent entre le nombre d’électeurs et le résultat des votes, cela soulève des préoccupations légitimes concernant l’intégrité du scrutin. Les aspirations démocratiques se voient ébranlées, et la confiance du public envers les institutions est mise àmal. Les moqueries, qui pourraient sembler anecdotiques à première vue, évoquent un
sentiment d’insulte envers la population. La démocratie ne devrait pas être un jeu, et transformer des voix en une simple caricature de participation désavoue ceux qui croient en l’importance de chaque suffrage. La situation actuelle appelle à une réflexion profonde sur la nécessité de réformes électorales qui garantissent la transparence et la représentativité. Il est crucial que les autorités géorgiennes, ainsi que les organisationsinternationales de surveillance, portent une attention particulière à ces irrégularités.
La voie vers une démocratie authentique ne se construit pas seulement par des mots, mais également par des actions concrètes visant à renforcer la confiance des citoyens. En fin de compte, remettre en question ces processus est essentiel pour préserver les fondements d'une société juste et équilibrée. Renouer avecl'idéal démocratique nécessite une vigilance constante et une volonté collective de corriger les défaillances. Les citoyens, informés et engagés, doivent jouer un rôle actif dans cette quête de transparence, en s'assurant que leurs voix ne soient pas réduites à des chiffres manipulés.
Un constat inquiétant est que 80 % des membres du gouvernement, issus d’élections truquées, sont officiellement millionnaires. Parmi eux figurent plusieurs champions olympiques, dont les noms ont récemment retenti lors des Jeux olympiques de Paris. Que ces athlètes soient retournés en Géorgie ou non, ils ont été rapidement récupérés à leur arrivée à l’aéroport par Ivanishvili, qui les a transformés en parlementaires.
Cela témoigne non seulement d'un système politique défaillant, mais souligne également comment lespoliticiens s’enrichissent de manière malhonnête, aux dépens d'une population
appauvrie. Une partie de cette population ne peut même pas acheter des bonbons pour ses enfants lors du véritable Noël. Le pays, qui aspire à une orientation européenne, se retrouve ainsi englué dans unrégime qui rappelle un totalitarisme latent, déjà en place depuis plus de douze ans. Ce qui est particulièrement déconcertant, c'est que les membres de l'actuel gouvernement sont souvent les mêmes que ceux qui occupaient des postes clés dans l'administration précédente.
Ces anciens représentants, qui se posaient alors en opposants à un système qu’ils dénonçaient, semblent aujourd’hui perpétuer les mêmes pratiques qu'ils critiquaient. Cette situation soulève de nombreuses questions sur l'avenir démocratique de la Géorgie. Au lieu de progresser vers une société plus juste et équitable, le pays risque de sombrer davantage dans la corruption et le népotisme. La population, quiexprime une lassitude manifeste face à des promesses non tenues, se voit contrainte de se battre pour des valeurs qui semblent de plus en plus inaccessibles.
Le gouvernement géorgien a récemment remis en question ses relations, établies et consolidées avec l'Europe depuis douze ans, un constat que les dirigeants européens reconnaissent publiquement. Le statut de la Géorgie en tant que candidate à l'adhésion à l'Union européenne a d'ailleurs été suspendu, tandis quel'absence de voyages sans visa représente un enjeu crucial. Il est particulièrement préoccupant de penser que l'avenir de la Géorgie pourrait être influencé par son passé sous l'influence russe.
Le véritable défi réside au sein de la population, dont l'unanimité ainsi que les positions souvent changeantes influencent de manière significative le paysage politique du pays. Il serait injuste de tenir le gouvernement seul responsable d'un recul d'une telle envergure. Ce phénomène est largement exacerbé par une frange de la société qui, malgré sa taille modeste, jouit d'une réputation prépondérante et d'une influenceconsidérable.
En conclusion, Noël en Géorgie cette année ressemblait davantage à une farce qu'à une véritablecélébration. Les citoyens aspirent à un changement, mais la réalité politique actuelle ne laisse que peu d'espoir pour un avenir meilleur.
La Géorgie mérite une gouvernance qui reflète les aspirations de son peuple, plutôt qu’un retour sur despratiques passées qui n’ont fait qu'entraver son développement.