Macron et son homologue allemand vont lancer la commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918 à Strasbourg, aujourd'hui 4 novembre 2018. Quoi de mieux que l'Alsace pour fêter cet événement ? L'Alsace, parlons-en un peu. Une région disparue à propos de laquelle on se demande pourquoi la France a tellement tenu à la récupérer, sans d'ailleurs se préoccuper de l'avis des Alsaciens, en 1918, pour ensuite, cent ans après, l'avoir fait disparaître de la carte des régions de France ? Pourquoi, puisqu'il est question de la guerre de 1914-1918, on ne trouve aucun monument en Alsace dédié aux soldats alsaciens ayant combattu pendant cette guerre et qui sont morts pour l'Allemagne du Kaiser Guillaume II, parce que c'était leur pays ? La France a toujours nié la double identité culturelle de l'Alsace, nié le fait que l'Alsace en 1918 était allemande et que les Alsaciens de l'époque avaient bien oublié la France, sauf une infime partie d'entre eux dans le style caricatural de Hansi. La réforme territoriale voulue par Hollande et accepté par le Parlement français n'a fait que parachever la politique qu'a toujours menée la France à l'égard de l'Alsace : d'abord contrecarrer et nier sa germanité et son attachement à l'espace rhénan en cassant sa culture, en l'empêchant de parler sa langue naturelle, puis aujourd'hui en la plongeant dans le néant du « Grand Est ». Oui, Macron peut célébrer l'œuvre de la France, les Alsaciens, les vrais, ceux qui n'oublient pas leur pays, l'Alsace, verront le rappel de ces événements avec circonspection, tant ils leur inspirent des regrets : après 1918, l'âge d'or de l'Alsace disparaissait, la province perdait ses libertés politiques et culturelles acquises au sein de l'Empire allemand et aujourd'hui, en 2018, c'est l'Alsace elle-même qui a disparu. Oui, Macron peut bien célébrer l'œuvre de la France.
Billet de blog 4 novembre 2018
Centenaire de l'Armistice de 1918 – Macron à Strasbourg, 4 novembre 2018
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