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Billet de blog 4 février 2022

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L'année se dérobe.

Fascinés, nous les avons regardé se pencher "sur les balcons du ciel, en robes surannées." Il est temps d'en finir avec le vieux calendrier. Remercions nos édiles d'ouvrir une ère nouvelle, qui remise au placard le cycle des saisons, le ballet des années, pour nous offrir une douce comptine, exempte de mélancolie, administrativement conforme : le comptage jusqu'à trois.

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L’année se dérobe

                                                                                                                      A Monsieur Alain Juppé

Très belles toutes quatre

En cage pourriront.

Pas plus que tu ne sèmes,

Tu n’engranges récoltes ;

Alors, résigne-toi :

Oublie mois et saisons.

Quand tu disais : « hiver »,

Simplement, tu diras :

Première injection.

Ces mois qui sonnent et tremblent

Se décomposeront.

Tu oublieras Noël

Et même l’an nouveau.

Car compter jusqu’à trois

Te mènera sans peine

Jusqu’aux rives prochaines.

Le printemps et l’été

En fumée partiront :

L’heure aura tôt sonné

De prendre la deuxième.

Un patient perpétuel :

Quelle embellie, vraiment !

L’heure mélancolique

Des feuilles que l’on foule

Te lairra pantelant :

Avec un grognement

Contempleras ton doigt

Du milieu de la main,

Sans plus savoir le tendre :

Trois signifiera trois.

Après ce doux décompte,

Pantelant tu tendras

Ton visage aux frimas.

Un grand garçon, vraiment !

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