En préparation pour la performance " Esther 21 : Rwanda " au Festival Ubumuntu le 14 juillet 2019, à l'amphithéâtre du Mémorial du génocide perpétré contre les Tutsi , à Kigali, quelques réflexions, concernant encore la performance initiée hier entre Michel Parot et Nadia Lena, au Fabuleux Destin à Aubusson.
Puisque celle-ci s'inscrit en les recherches de notre labo-nomade sur " Esther 21 : Une Histoire d'Amour ", tant dans l'approfondissement des créations, qu'encore dans l'approfondissement des bibliographies, matériaux et références, en néanmoins notre rapport double à la Poésie et à la Noise.
Encore puisque la performance " Esther 21 " pour le 14 juillet à Ubumuntu Festival, s'inscrit dans ce rapport , Poésie Noise, où la lecture performative en ce noise opaque/noise lumineux , tend en fait, à produire non une esthétique, mais une praxis d'où émane une puissance factuelle, entre la tension exercée entre les faits - le génocide et l'implication française - et l'intensité, soit des savoirs et connaissances, soit du rapport individuatoires de chacune chacun à cette phénoménologie d'être situé(e) devant les formes de déshumanisation : du génocide à l'écocide.
C'est d'ailleurs, ce qu'en cette soirée au Fabuleux Destin a résonné de l'ensemble des performances ( théâtre, conte, musique, chanson, danse, poèmes ...) , évidemment de manière implicite , évocatrice et ou référente plus ou moins directe, quand donc, la lecture performée de Michel Parot sur le Poème dédié au Rwanda, affirma l'essence de notre rapport à l'Humain, à cet Humain qui, depuis la Shoah et la récidive de génocide au Rwanda, devant l'écocide, s'interroge et interroge son Devenir.
Le fragment " Esther-Shoah" qui sera lu performé à Kigali le 14 juillet est un autre Poème qui pourtant interroge dans la même phénoménologie, avec d'autres mots, ce REEL où la noise transfère et opère en nous, de ce bruit opaque à ce son de la création, une nouvelle " réforme de l'entendement " ?
C'est la " thèse " qui est développée dans " Les Lumières du Rwanda " qui sera publié - promis - après le 27 28 juillet et notre rencontre " Témoigner en Art " à l'ECART, Théâtre d'Or, 23600 Boussac-Bourg en Creuse en présence de survivant(e)s rwandais.
Puisque évidemment, 5 siècles après l'Ethique de Spinoza, nos rapports aux Corps, aux Langages, à l’Histoire, aux Droits, aux Arts et à la Connaissance Humaine ont été transformés, profondément : des Topiques des Lumières à la Révolution française, de Darwin à Freud et Einstein, jusque l'histoire de la Shoah et la récidive au Rwanda, maintenant devant l'écocide : les sauts technologiques comme les formes de criminogénies industrielles déshumaines, ne cessent d'interroger, du traumatisme de Néanderthal ne pouvant plus génocider sans risquer de mourir aussi, à Homo Sapiens Sapiens, désolé et déprimé devant la destruction de la Planète, et bien, le rapport à nos Savoirs et Connaissances Humaines, où, ne l'oublions pas , nous savons tant arrêter un génocide que sauver la planète.
Or si ô comble de la bêtise humaine et de la destructivité déshumaine, l'état actuel du monde nous laisse apparemment impuissants, nous sommes AUSSI actifs en les modalités concrètes de réparations en cours, en cette Conscience de nos Savoirs, Droits et réelles connaissances réparatives à l'oeuvre.
Mais au-delà de ce qu'il pourrait sembler insignifiant du rapport de l'Art à ces réparations donc, l'acteur-actrice, performant en écriture automatique d'actants ( EEA voire Groupov ), ce Réel entre Poésie et Noise, nous invite donc à un Entendement différent : des deuils aux résiliences, de l'informatif aux réflexions et interrogations, finie la messe télévisuelle des démocraties ethniques rompues aux compulsions de répétitions et criminogénies en tous genres...Si Néanderthal se plaint encore, traumatisé et geignant devant la destruction de sa planète Terre, Homo Sapiens Sapiens, ridicule quelquefois devant ces tentatives souvent ratées....s'essait non résigné à ...et cette fois pour de Bon au regard de la destruction de la planète.... REPARER.
Jouer et performer , au Fabuleux Destin et aussi au Mémorial du génocide à Kigali, rencontre l'architectonique des Lieux, leur Construction et Symbolique, comme aussi et encore les Humains , femmes, hommes, enfants , vieillards, qui s'ouvrent au Réel de ces Espaces de Création, Commémoration, Education et Prévention : Performances.
Il faudra diffuser à ce propos la thèse de Branko Popovic sur l'Histoire de la Performance en Théâtre depuis un siècle , qui situe très bien le distingo entre ces " performances de surface " , très liées aux déboires d'une certaine forme d'art dit contemporain et très souvent soumis aux conditions d'un marché de l'art dénué de toute éthique, et le Réel de l'Art Performing dont Kathy Carbone, Nhandan Chirco, Branko Popovic, Hope Azeda et sa compagnie Mashirika, avec nous donc , développons.....
Car cette " nouvelle réforme de l'entendement ", des Corps Témoins-Archives aux Bruits-Sons d'une opacité aux Lumières, rencontre tant l'Histoire des Littératures dramatiques et Poésies, que donc les nouvelles formes d'Ecritures incorporant les Ecritures Automatiques d'Actants : pas de recettes, pas de concept final ...Mais , factuellement, " naturellement " au sens des Droits Humains fondamentaux acquis par une nouvelle génération au 21ème siècle : l'usage éthique des témoignages, arménie-shoah, cambodge-rwanda, migrants-écocide, en les questions de Représentations de l'Histoire : là, des byo-rythmes et matériaux de chacune et chacun, des symptomes aux syntomes, les rapports aux Corps et aux Savoirs s'ouvrent aux " Champs de Reconstructions des Savoirs ", le génocide et l'écocide comme " trous béants " invitant à une nouvelle éthique. Celle-ci, en déans sa forme conceptuelle édifiée, enseignée, s'acte déjà au Festival Ubumuntu où, en " ce monde brisé " tel qu'analysé par Hope Azeda, le soin et la réparation par les Arts, les Artistes et leurs créations, résonnent au monde entier en cet ultime appel à l'HUMANITE.
Rappelant il est vrai le CRI d'un Chaplin , démasqué à la fin de " The Great Dictator", notre génération non résignée est aussi celle , avec le FPR, qui justement sans rien ni personne, et même trahie de toutes parts, a su ARRETER un GENOCIDE, pour reconstruire en ce Rwanda Vert...le Réel d'un pays et d'un rapport à l'entendement qui, bien que nié, censuré, résonne aussi jusque nous, et nous révèle, peu à peu ....ces " Lumières du Rwanda ".
Aussi, les performances Criaeau.org , du labo-nomade "Esther 21 : une Histoire d'Amour" à "Esther 21" au Festival Ubumuntu , entrent de plein pied en ces résonances et nouvelles réformes de l'entendement....
Il est temps d'ailleurs, de bientôt présenter en une collégialité scientifique et comité d'Ethique, le projet Criaeau jusque aux nouvelles formes d'Ateliers Ici et Maintenant en formations de l'Actant.
Mais il est déjà performé, en individuatoire depuis 2012, en des formes collectives depuis janvier 2018 et nous verrons encore , à Kigali, au Festival Ubumuntu, au Mémorial du génocide, avec les survivants artistes et chercheurs rwandais, ce que collégialement, avec des artistes du monde entier, nous sommes à même d'en approfondir encore et encore ....
Jusque encore les 27 28 juillet à l'ECART avec le rencontre " Témoigner en Art " ..
Avec le colloque de Cauri les 27 28 septembre à Bègles ......
Avec Morel à l'Université de Rouen et Emmanuel Faye ....
Il est grand temps de , bientôt, publier " Les Lumières du Rwanda " : mais celle-ci intègreront d'abord les échanges et discussions que nous allons traverser au Festival Ubumuntu, des Témoignages d'Enfants aux projets communs en constructions......
Très humblement... quand émanent les Témoignages des soldat(e)s du FPR, des 600 en le film " The 600 " et que s'entend alors aussi ce que fut et est encore... ce rapport praxisé à l'Ethique, au Droit International, à la Conscience et à la Réparation, des femmes et hommes et adolescents quelquefois du FPR, en leur expérience de l'exil et devant ce que fut leur négation entière en Droit, en Corps, et encore en ces 25 ans de négationnisme d'état en France.
Là, les faits, les Témoignages émanent encore, prioritaires, pour apprendre encore et encore ....
Pour se rencontrer encore et encore ...
Pour échanger encore et encore ...
Pour survivre et vivre à nouveau...encore et encore ....
Laurent Beaufils-Seyam , écrit à Boussac, le 6 juillet 2019 à 17 heures.
S'il vous plaît, copier-coller ce lien pour voir la vidéo d'une Performance réalisée le 5 juillet 2019 au Fabuleux Destin avec Michel Parot et Nadia Lena sur un Poème dédié au RWANDA :