Tout d'abord, nous voici sur le chemin des Bienfaitrices et Bienfaiteurs qui, en l'espoir de voir le Région Nouvelle Aquitaine et l'Institut français prendre en charge les billets d'avions pour le Festival Ubumuntu à Kigali, acceptent généreusement de nous prêter et avancer l'argent ....On y croit donc ...
Introduction : Week-end 27 28 Juillet à l'ECART : RWANDA en Creuse !
Réunion aujourd'hui pour le Festival Arts Lézardés des 7, 8 et 9 juin à l'Ecart, 23600 Boussac-Bourg, où j'aime à acter dans les Ballades Poétiques, au milieu de spectacles et performances en ce lieu de créations artistiques aussi originale qu'en phase avec le sauvetage des terres contre l'écocide.
En Creuse...En Terre des Justes ...
Réunion où nous allons aussi décider du week-end du 27 28 juillet pour Esther 21 : Rwanda joué à notre retour du Rwanda en France : là, il semble que ce sera un très bel événement puisqu'il semble possible que plusieurs survivant(e)s, Valens et Adélaïde, soient là : pour des rencontres et conférences accompagnant les performances en un week-end " RWANDA en Creuse " : depuis 11 ans avec Abusakivi-Boussac, que de progrès ...Une belle aventure .....en construction : si Emmanuel Faye et Rouzeau, Charlotte Lacoste et Christine et Daniel Le Scornet, avec Marcel Kabanda veulent intervenir : C'EST POSSIBLE ! ! ! ! !
1 / Ethique appliquée :
Les modalités de rapport entre une perception générale et une phénoménologie ET des actes -actions en Ethique appliquée s'invitent actuellement, contre l'écocide, en des changements de paradigmes, relevant in fine de la Matrice de Khun : au-delà de tout catastrophisme et ou d'optimisme béat, le Réel de nos réflexions évoluent entre des traumatismes inconscients et des tentatives, des essais de résoudre humainement et intelligemment ce que, par ailleurs, toutes les les formes de peurs et de refoulements, compliquent au regard de critiques constructives. " Les Lumières du Rwanda " représentent une tentative, un essai, de discerner une phénoménologie à l'oeuvre, dans l'analyse depuis l'Histoire de la Shoah, des modalités de récits historiques en cours de construction, où l'usage éthique des témoignages dans les questions de représentations de l'histoire semble notre priorité.
2 : Témoignages et constructions intellectuelles :
C'est le point fort du colloque international sur " Le génocide des Tutsi au Rwanda " qui vient de se dérouler à l'ESPE de Limoges , organisé par le Centre de la Mémoire d'Oradour-sur-Glane : La présence du Témoignage et du Corps du survivant(e) comme Comité d'Ethique, déjà appliqué en le projet Criaeau d'Anti-Genocide Arts Center.
Des mémoires individuelles, de survivants et ou citoyens du monde, aux mémoires collectives en construction, les défis actuels rencontrent tant l'histoire de la Connaissance que, à travers les témoignages, les matériaux et byorythmes de chacune et chacun : les syntomes mêmes, croisent les constructions politiques et religieuses, laïques et scientifiques, dans une Transformation où, selon les parcours, adviennent de multiples possibilités. Or, il n'empêche : entre des formes raisonnables de constructivités intellectuelles, les témoignages et les faits, notre rapport à la Justice et au Droit délimite collectivement contre l'impunité, l'arrêt des récidives et arrêt des négationnismes en tous genres.
Le besoin de Vérité, l’exigence de Vérité, ne situe pas seulement la question de l'Etre, mais du Vrai, du Réel : et pas seulement en Lacanien au sens de ce que ce Réel se définirait comme l'obstacle, permanent ( pour faire court ) : mais aussi, en cet inconscient structuré tel un langage, tel un Réel transformable au gré de décisions éthiques, politiques, individuelles et collectives : contre l'écocide, les témoignages de survivant(e)s nous apprennent beaucoup : de l'expérience de la survie aux modalités de reconstructions et réparations, ils engagent justement les impossibilités pratiques à DEVOIR dépasser... pour entrer alors en la transformation factuelle du Réel. On y reviendra....
3 : Rôle de la Région Nouvelle Aquitaine et Institut français pour Esther 21 : Rwanda à Ubumuntu Festival
Quoi de plus normatif que notre acceptation ? Nous formons bien un groupe d'acteurs de la région Nouvelle Aquitaine, oeuvrant à " l'étranger " au niveau international , pour mettre en valeur tant la région, l'art et la culture, qu'une dimension internationale de réparations , matrice de gains pour toutes et tous ....
Mais, contre les négation structurelles , conséquentes et avérées du " négationnisme français quant à l'implication française complice de génocide contre les Tutsi au Rwanda ", les questionnements diplomatiques engagent tant une réflexion sur la Vérité, qu'encore sur le traitement artistique du rapport...
Là où notre histoire, et pour ma part, depuis le Groupov ( aussi Christine Schaller qui fut dès l'origine sur Rwanda 94 ...), et depuis au moins 11 ans avec ABUSAKIVI-BOUSSAC, nous oeuvrons sur le dossier Rwanda " france complice de génocide " tant au niveau de la recherche, prise de témoignages d'enfants, études et Justice, qu'évidement Education et Arts : si la performance du 27 janvier 2013 avec JL Galabert au Square des Justes en ce " Procès des criminels français complices de génocide au Rwanda " releva exactement d'une " FARCE TRAGIQUE " , elle eût le mérite aussi de vérifier que des françaises et français complètement ignorants du réel du dossier Rwanda-France, pouvaient très vite comprendre : libres à elles et eux , par la suite, de s'engager dans les réparations ....
Ainsi, avec le Théâtre d'Or depuis janvier 2018 et " Si c'est un Ange ? Rwanda : lettres de survivant(e)s à la présidence de la République française " , c'est encore le labo-nomade sur " Esther 21 : une Histoire d'Amour " jusque la performance au Jardin de la Mémoire des Tutsi le 31 janvier 2019, qui initia une recherche proche tant d'une anthropologie théâtrale - en "les Maisons des Justes de Creuse " qu'encore l’étude en les dramaturgies 21 , d’incorporation de témoignages en les performances proposées : entre archives, archives orales et interventions d'artistes performers, les langages des performers ( tous différents ) organisèrent des matériaux scéniques dont l'analyse reste à faire ....
Entre donc les modalités structurelles d'initiation au dossier Rwanda : tant pour les intermittents que pour la Région ......en sachant que l'on ne peut traiter à la légère en savoirs de surface et ou injonctions négationnistes, la factualité d'une recherche internationale, juridique, éducative, artistique, philosophique se constituant depuis 25 ans : pour le dire autrement, nous relevons de formes pionnières....qui, encore, soulèvent questions et possibles , où la structure française ( région NA IF ) et acteurs français ( intermittents et publics ) découvrent, approfondissent, réfléchissent....et sont à même d'en soi, participer aux réparations et approfondissements des relations diplomatiques.
4 : De la Qualité de " Esther 21 : RWANDA "
Entre les lectures performées et les compositions musicales originales, les danses encore vinrent s'inscrire en notre recherche en ce rapport entre Corps ( ignorant du dossier Rwanda ) et langages de Performers à même de traiter-créer sur des matériaux tel " Esther 21 : une Histoire d'Amour " , un opéra de 4 heures de témoignages ....
Cette recherche, non destinée à une prestation publique, permit en son intimité de donner naissance à un ensemble de fragments scéniques où, d'une authenticité des performers à porter les témoignages, en " informatif " , et jusque les possibles de créativité de chacune et chacun, émanèrent donc des formes triples, musiques, danses et narrateurs, jusque en une déambulation nocturne le 4 août 2018, longue de 4 heures.
Le 31 janvier 2019, c'est en une danse collective avec peinture live que nous recherchèrent au Jardin de la Mémoire des Tutsi à Paris, ce que, cette fois en un lieu de Mémoire dédié aux Tutsi, les performers ( performeuses ) pouvaient donner , engager, respirer, danser, de leurs rapports à ce dossier Rwanda, aux témoignages, à la dramaturgie, au lieu de mémoire, à l'Humain, à l'Humanité, et encore à cette Féminité d'Esther, d'Esther 21, accouchant dans les champs de neiges .....
Et si nous ne sommes jamais entrés dans une recherche de spectacularisation, l'épreuve intérieure de chaque performer, comme l'action collective, fut ressentie profondément comme porteuse d'Humanité.
Or, Esther 21 : Rwanda , c'est déjà ça : on pourrait dire : ce n'est que ça ..En accord parfait avec le Festival Ubumuntu et l'Ethique de l'Art de Hope Azeda : en ce monde brisé, gérer les traumatismes vers davantage d'Humanité : pour que les murs tombent : Vérité !
Mais " Esther 21 : Rwanda ", si un dramaturge, un critique de Théâtre et ou de Performance, voulait s'y frotter, ce n’est pas que ça : le rapport aux textualités de Ritsos, Jouhet et Tarkos, avec Beaufils-Colaiacovo, s’inscrit dans une histoire des dramaturgies, et histoire de la Poésie au 21ème siècle ...après le Groupov, avec Morel, devant l'écocide et avec les migrants encore ....
J'ai aussi , en tant que initiateur du groupe de recherche, influé sur des matériaux dramaturgiques , philosophiques, de recherches, pour tendre à donner une matière interdisciplinaire où chacune et chacun puisait selon, ses besoins et selon ses désirs ....Depuis l'impossibilité d'écrire après Auschwitz ( Lyotard et Derrida ) ..et de surcroît après le Rwanda ? Surtout pour des français ? ?
Proposant E-Faye et C-Lacoste, et ou Kathy Carbone et Nhandan Chirco et Branko Popovic, c'est encore tant au sein de l'actuel Philosophique qu'au sein de l'Histoire des Praxis du Théâtre et de la Performance au 21ème siècle, que nous nous inscrivons.
Et encore ...dans ce désir profond de rencontrer Hope Azeda et sa recherche sur G 25 avec les enfants jeunes adultes de la génération d'après le génocide : là, nous ne sommes que des apprenants, en réflexion, conscients de ce qui émane et qui contribuera à notre futur d'Humains...
N'avoir cessé de " répéter " que cet Anti-genocide Art Center émanait du témoignage des enfants d'Abusakivi, survivants et orphelins, témoignant donc de leur survivance mais aussi des formes de structures contemporaines qu'ils leur semblaient nécessaire de construire, ce n’est pas rien ....Et donc " en final " de proposer le fragment 7 où nous nous rencontrons à nouveau , sur scène, comme à tout le moins la rencontre humaine avant tout, de performers français et d'enfants danseurs survivants devenus adultes ....c'est proposer de comprendre que la Performance en soi se prolonge indéfiniment d'un échange de témoignages et réflexions initiés au coeur de la Performance : ça, c’est ESTHER 21 : RWANDA.
Puisque je ne vais pas vous coller les 2000 pages de "Vers une Ethique appliquée "et l'historioghraphie du Livre d'Esther sur 2500 ans ....Là, nous avons pu déjà aborder Racine, Haendel, Chaplin , Gitai, Chagall .....et Esther 21 : Rwanda s'inscrit dans la suite de cette historiographie des réécriture du Livre d'Esther au 21ème siècle...
Puisqu'il s'agit aussi et encore , des " témoignages " d'artistes performers français, en 2019 ...tant en tant que Citoyens du monde qu'en tant qu'artistes performers sur le dossier Rwanda ....
La grande topique d'Esther 21 : Rwanda est celle d'une dégordianisation des négations, conscientes et ou inconscientes, pour la reconstructions de liens, factuels corporéiques et humains, entre artistes citoyens de la Terre, après 25 ans de négation....
"Ça" raconte aussi " qu'on ne sait pas " , " qu'on a des Poèmes", " qu'on Danse ", ...qu'on va se rencontrer, échanger, parler ....
Qu'au-delà du traumatisme depuis la Shoah...et devant l'"écocide.....L'Art jusque en l'Education acte avec ses savoirs ( doctoraux aussi) pour soigner - se soigner et soigner les autres, et reconstruire, du lien Humain, social, éducatif, artistique.....
Et bien sûr ( nous en avons parlé avec Hope ) que nous désirons, acceptons, de devenir le "' spectacle ambassade d'une réconciliation, d'une réparation " entre la France et le Rwanda : fort avec la jeunesse rwandaise et le comité d'Ethique des survivant(e)s, de participer, autant que faire se peut.....aux réparations : moins de négations, moins d’ignorance, moins de haine et de récidive, pour plus d'échanges et de mises en structures éducatives, jusque aux Arts...
Un Anti-Genocide Arts Center : Criaeau.org
Laurent Beaufils-Seyam, écrit à Boussac, le jeudi 30 mai 2019 à 8 heures.