LBS-CRIAEAU : Juste quelques mots, un " résumé " de la journée du samedi 28 septembre à Bègles organisée par Cauri, Survie et Adélaïde Mukantabana : juste donc un " résumé ", " à chaud " , car les interrogations et observations soulevées et en parties prises ce week-end donneront donc lieu au parachèvement de mon prochain ouvrage prévue vers octobre-novembre, ayant pour l'instant comme titre " Les Lumières du Rwanda ". ( Voire ci-dessous tout en bas ...)
Le génocide perpétré contre les Tutsi ? Sommes-nous concernés ?
La journée débuta par une introduction d'Adélaïde en compagnie du maire de Bègles. Adélaide remercia profondément les personnes présentes ayant contribué activement à la construction de cette journée, quelquefois ayant traversé la France entière ... Honorant les " militants " pour en préciser une définition autre que celles des " médias " : "Un militant n'est-elle ( il ) pas celui qui dit quand les autres se taisent ? Une militante , un militant n'est-elle (il ) pas celle celui qui fait quand les autres ont baissé les bras ? "
Monsieur le Maire de Bègles a accueilli avec intérêt et presque évidence la proposition d'un lieu ressource quand à l'histoire du génocide des Tutsi : en le même endroit que le colloque à l'espace Jean Vautrin, à Bègles donc : reconnaissant que, si ce n'est pour aujourd’hui même, cette proposition était bien évidemment quasi-nécessaire...
Puis une Conférence gesticulée, actée par un militant de Survie et une ex-coopérante française ayant vécu au Rwanda de 1992 à 1993, permit de très bien introduire les bases historiques sur tout le 20ème siècle, depuis la colonisation jusque donc l'implication française, en référence aux recherches publiées par Jacques Morel. Entre les " savoirs froids " donc, et les savoirs " chauds", constitués par les réelles lettres que cette ex-coopérante française envoya à sa famille et ami(e)s en France entre 1992 et 1993 au Rwanda : sans prétention aucune d'être des comédiens, les deux intervenants ont permis aux personnes qui ne connaissaient rien du dossier Rwanda et du Rwanda, d'apprendre les bases premières, tout en abordant aussi les questions de fond quand à ce cas de récidive de GENOCIDE où la France fut impliquée.
L'après-midi débuta par une table ronde avec 4 femmes : 2 survivantes , Beata et Adélaide, et deux professeurs de lycées français, Pauline et Angélique. Nicolas de Survie introduisant cette réflexion entre " Mémoire et Transmission".
Beata exprima son rapport à l'écriture de fiction, se référant à C. Delbo et J. Semprun, des témoignages indispensables à une interrogation sur en " quelle langue transmettre ? " . " Faire quelque chose de votre Vie" ....en hommage à Charlotte Delbo pour la transmission, aux enfants et au monde.
Pauline insista pour dire que l'" Histoire du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda " n'était pas enseignée " : au regard des programmes et volumes horaires en lycées accordés... C’est par un projet ( un peu comme à Nice un autre lycée ) construit avec Adélaïde venue témoigner dans sa classe, que les élèves ont réalisé une exposition constituée d'une dizaine de panneaux racontant l'Histoire à base de Faits et Documents. Connaissante du tabou en France, elle raconta que les élèves ( de première) comprirent vite ( puisque le partenaire payant les panneaux fit état d'une forme de gène quant il fut question de l'implication française dans ce génocide ...) qu'il est très excitant de briser ce tabou....
Le reste vient d'être effacé ....Je vais le remettre ( et donc devoir le réécrire ..)
Angélique dit que " le plus jamais ça continuait " donc ...affirmant qu'elle formait des Citoyens de Demain, avec Myriam qui " dirigea " les jeunes de sa classe pour une mise en voix d'extraits du témoignage d'Adélaïde et d'extrait du roman de Gaël Faye.
Adélaïde : ..." la parole... il va falloir que je la cherche " ..." le génocide avait tué mon futur ..." présenta une lecture d'extraits de son témoignage, lu par une amie et Jeannette ( au piano ) et lut la lettre qu'un lycéen lui avait écrit...." Pas le droit d'accuser ....mais Devoir de Transmettre ..." ..." nous savions que nous allions être exterminés ... mais nous n'y croyions pas ...Pourquoi ? La France était le pays des Droits de l'Homme " ..." La France est le pays le plus concerné par cette histoire .."
Ce résumé ne transcrit pas le Réel de la Qualité d’intervention et de dire de ces quatre femmes, de leur présence à l'entièreté de leur réflexion.
Puis fut ouvert le débat avec la salle-public qui traita entre autres de " l'école de la modestie, de l'humilité " quant à l'enseignement du génocide et sur le fait que les jeunes, eux , allaient dire bientôt la Vérité, affranchis des tabous ...
Adélaïde poursuivit en répétant que " les françaises français devaient mal dormir " au regard de l'implication de la France dans la génocide...
Il fut précisé que le génocide perpétré contre les Tutsi n'était même pas au programme de 2019-2020 ( à cause de la réforme ...) et qu'en 2020, les professeur(e)s disposaient de ... 8 heures sur l'année ...pour enseigner " toutes les conflictualités depuis 1991"...
Puis vers 16 heures, nous passâmes à la présentation de la mise en voix par les lycéens d’Angélique, des extraits du témoignage d’Adélaïde et de " petit pays " ..." dirigés " par Myriam, une comédienne.
En un chœur collectif, tantôt agrémenté de lecture solo, avec Myriam, la vingtaine de lycéens ( tous des garçons en cette section de lycée technique ) accompagnée par une bande son musicale, la présentation donna lieu à une salve longue et continue d'applaudissements de la part du public salle, en cette prestation d'une grande tenue et émouvante. Adélaïde monta sur scène , pour saluer un à un les jeunes hommes et les embrasser comme ses " ambassadeurs " : un des jeunes représentant tout le groupe, témoigna de la fierté et de l'honneur d' " être les Ambassadeurs d’Adélaïde ", " pour un projet porté en leurs cœurs " " qui n'était pas n'importe quoi " ...
Puis vers 17 heures, Noël Mamère, ex-député pour la Commission d'enquête de 1997, Jacques Morel, retraité du CNRS - chercheur sur la complicité de la France dans l'histoire du génocide perpétré contre les Tutsi, Laurent Larcher, journaliste reporter de guerre au journal La Croix, ouvrirent la table ronde " de la mission quilès à 2017-2019 " présenté par David de Survie.
Jacques Morel introduit que la mission quilès avait donné lieu à une déclassification de documents ...en, contradiction avec les soit disant conclusions de cette mission ... avec à l'appui, des exemples : sur la boite noire de l'avion présidentiel... expliquant encore que des questions non résolues devaient le devenir :
- Qui est l'auteur de l'attentat ?
- Comment le gouvernement génocidaire a été formé ?
- le rôle de l'ambassade de France ?
Insistant sur le fait que le régime génocidaire se serait écroulé si la France n'était pas intervenue ...
Rappelant le soutien de la France dès 1990, jusque en 1994, des livraisons d'armes et soldats au Hutu Power, jusque de nouvelles infos et références encore...complétant quotidiennement sa recherche en publication.
Jacques Morel " conclut " quant à la notion de complicité, tranchant tout net : " Seul le FPR, le premier et le seul, a lutté contre le génocide, la France est CO-AUTEUR. "
Noël Mamère, d'accord avec Jacques Morel...expliqua l'historique entre la Commission d'enquête demandée et la mission quilès : la Commission d'enquête oblige à prêter serment et donne accès aux documents...Seuls les députés écologistes et communistes soutenaient cette Commission d'enquête contre la droite et le ps...
" La mission ne visait pas à faire la Lumière, au contraire, à éviter d'aller dans les zones d'ombres..".
" La France a beaucoup menti sur le rôle des autorités ": il serait très difficile tant que les responsables de l'époque seraient vivants de savoir la vérité....
David de Survie rappela qu'une plainte à la Commission Européenne des Droits Humains avait été déposée par François Graner - Survie, pour faire ouvrir les archives mitterand, injustement fermées aux chercheurs chercheuses...
Laurent Larcher quant à son livre, parla du DENI des politiques et militaires " qui ne parlent pas du génocide, mais de l'après et du FPR au Kivu...." . Quand par contre les " humanitaires " et " envoyés spéciaux " parlent de ce qu'ils ont vu et se souviennent de tout.
Citant sémelin ( négationniste du rapport Mucyo, note de LBS ) : " s'ils voient ce qu'ils ont fait, ils deviennent fous "... à propos des négationnistes français.
Citant Hannah Arendt : " ils ne doutent pas d'eux-mêmes et évacuent toutes infos étrangères à leur vision du monde " ...
Evoquant encore la Commission Duclert, avec aucun spécialiste ! " comme un signe de l'échec de la mission quilès......qui était la soit disant vérité et ...qui ne suffit plus à l'actuel gouvernement....".
Les questions de la salle ouvrirent sur les récidives de ventes d'armes, formations de milices en dictatures et pratiques génocidaires de la France au Cameroun, Papouasie, Yémen, Tchad, Guyane...
" La France n'a rien appris , l'armée française n'a tiré aucune conclusion, les français ne voient rien des récidives..."
Adélaïde interrogea : " On veut nous mettre dans la position de souhaiter leur mort ? " . Tranchante que les propos de tauzin étaient désormais condamnables. " Les mêmes sont aux mêmes places " .
Laurent Larcher tenta de conclure à propos d'un lieu ressource- centre de recherche, en disant que " le Rwanda représente une scène où se joue autre chose pour les français : des fantasmes, des projections et l'Histoire de la France en Afrique ..." se référant à " un inconscient collectif " écran ou révélateur d'une autre chose ...
Les deux soirées encadrant cette journée ont donné lieu à d'intenses et longues discussions où ont pu se dire d'autres choses encore ....principalement à propos d'un Collectif pour un Lieu Ressource - Centre de Recherches ...
Laurent BEAUFILS-Seyam, écrit et ré-écrit à 20 heures, le dimanche 29 septembre 2019, pour le Criaeau.org
https://www.facebook.com/laurent.beaufilsseyam/videos/10215365558916132/?t=19