Il est très probable que Macron le choisisse à son image, se gardant de tout risque politique de détricotage de ses réformes pourtant si contestées.
Une personnalité consensuelle avec la seule droite, avec laquelle Macron souhaite contractualiser, mais à ses conditions comme d'habitude.
Du social et de l'environnemental, il ne sera donc probablement pas question, ou de façon trop cosmétique.
Pourtant, il y a urgence à agir, et pas en reproduisant indéfiniment les mêmes schémas mentaux et les décisions qui en découlent, dévastatrices pour notre société et ses chances de survie à long terme, sur une planète qu'elles contribuent chaque jour à détruire davantage.
Car les impacts de la détérioration du climat sur les vies humaines ne sont plus de vagues hypothèses au sujet desquelles il était jusqu'ici confortable et lâche de déléguer aux générations futures l'incontournable changement radical de modèle.
Ainsi, la perception du très long terme d'hier, au cours duquel il était politiquement urgent de ne rien entreprendre, est aujourd'hui le court terme, à portée de vie humaine.
Les effets délétères de nos errements, voire de nos folies, depuis longtemps annoncés au plus tôt pour la fin du 21ème siècle, concerneront très concrètement la génération qui nait aujourd'hui, laquelle n'aura que 75 ans à cet horizon, et après elle, toutes les générations suivantes.
Et d'après la glaciologue française Heïdi Sevestre, ce qui se prépare, à l'heure de la vieillesse pour cette première génération, fait carrément peur.
Quelques extraits :
Disparition déjà constatée de la moitié des 215 000 glaciers de la planète, sachant que la fonte des glaces a augmenté de 65 % au cours des trente dernières années.
Avec une banquise arctique qui se réchauffe deux fois plus rapidement que le reste du globe, laissant progressivement place à un océan qui absorbe la chaleur (source GIEC). La disparition de l’ensemble des glaces de l'Arctique conduirait à une élévation du niveau des océans de 6 à 7 mètres. Et aujourd’hui, au Groenland, 30 millions de tonnes de glace fondent chaque heure.
Pour l’Antarctique de l’Ouest, il est estimé que le point de bascule est peut-être déjà franchi. Si les glaces de cette région fondent, il y aura une montée du niveau des mers de 4 à 6 mètres. En France, ça signifie qu’on pourrait avoir sous les eaux l’aéroport de Nice, le port du Havre, la Camargue, des zones entières des Hauts-de-France.
Ainsi, si on maintient le "business as usual", la mer montera de 1 mètre d’ici à 2070, de 3 mètres à la fin du siècle.
A l'heure où nos nouvelles générations d'aujourd'hui auront tout juste 75 ans.
La nomination d'un Premier Ministre issu des rangs du NFP n'est donc pas une tragédie, comme le martèlent sans discontinuer les hommes et femmes politiques de droite, totalement déconnectés, mais bien le commencement d'un début de solution.