Il y a une quarantaine d'années, cette succession de délits criminels auraient été le propre de bandits de grands chemins, gangsters braqueurs de banques des beaux quartiers, de casinos huppés, ou de bijouteries aussi luxueuses que confidentielles.
Aujourd'hui, il s'agit plutôt de criminels en col blanc, imbus d'eux-mêmes, ivres de pouvoir et de respectabilité, méprisant le mandat électif qui leur a été confié.
Mesrine, le braqueur de banques devenu populaire, a été exécuté en pleine ville par les commanditaires de l'État, soucieux de mettre un terme à son incontrôlable et ridiculisante cabale.
L'exécution de Sarkozy, elle, est symbolique, institutionnelle, et bourgeoise, plutôt que définitive.
Lorsqu'il aura purgé l'ensemble de ses peines, il sera toujours vivant bien qu'amoindri, parfois même inconditionnellement respecté de personnalités qui lui doivent la fulgurance ou la longévité de leur carrière politique.
Pourtant, par delà les apparences, ces profils criminels sont taillés dans la même étoffe : ambitieux, provocateurs, défiants, suraffectifs, intéressés, intouchables, frustrés.
Ce qui les différencie réside simplement dans les conditions sociales qui ont présidé à l'émergence et l'expression de leur "talent" de faussaire sociétal addictif.
Sarkozy n'est finalement qu'un banal Mesrine politique qui s'ignore.