Car, bien qu'il s'agisse de la réforme emblématique du second quinquennat de Macron, sa suspension est aussi un signal fort adressé au PS et à la CFDT, tout deux fortement demandeurs de cette mesure, au point, pour le premier, d'en avoir fait une condition de non censure du gouvernement Lecornu.
On se rappelle toutefois du contenu du programme du NFP, si proche et si lointain à la fois tant le PS a normalisé depuis sa ligne politique, désormais plus compatible avec celle de l'extrême centre qu'avec celle de ses anciens partenaires aux législatives.
Pour autant, le renoncement à gouverner dès à présent, pourtant légitimé par le résultat des dernières législatives, mais finalement confisqué, est-il négociable ?
Les plus pragmatiques diront qu'il vaut mieux accepter une concession du pouvoir plutôt que prendre le risque de n'acter finalement aucune avancée significative.
C'est le positionnement idéologique fondateur de la CFDT, qui, en tant que syndicat, par nature exclu des actes de gestion, ne peut compter que sur la construction d'un rapport de force avec le patronat pour arracher des avancées sociales
Il n'en va pas de même du PS, parti politique dont la vocation première est de gouverner, et de tout mettre en oeuvre pour y parvenir.
Mais comme rien n'est jamais simple en politique, une probable dissolution qui suivrait une censure gouvernementale à laquelle s'associerait le PS n'arrangerait pas ses affaires, de nombreux députés actuels de son camp l'étant devenus grâce au désistement de LFI en leur faveur, scéranio inenvisageable aujourd'hui.
Le paradoxe constaté par le PS est donc de devoir admettre que son sort est entièrement entre les mains de Macron.
Soit il renonce à censurer son gouvernement, prenant le risque d'apparaitre faible au regard des enjeux sociétaux actuels, qui exige un changelent de politique, soit il accepte, prenant alors le risque d'amoindrir drastiquement son assise politique dans l'hémicycle.