Est-ce suffisant pour caractériser le poids des forces politiques en présence, et leurs marges de manoeuvre respectives qui en découlent ?
Sans doute, si on en reste à une lecture statique de la situation.
Beaucoup moins si on inscrit cette réalité parlementaire dans la dynamique politique constatée au cours des années passées.
Cette lecture nous rappelle que le parti macroniste est passé en trois scrutins législatifs d'une majorité absolue écrasante à une minorité, en passant par une majorité relative.
Concernant les forces de gauches, c'est la tendance inverse qui est observée, une croissance lente, après son lessivage en 2017 et sa remontée progressive, qui les propulse comme groupe majoritaire relatif.
Enfin l'extrême droite, dont la croissance est ininterrompue à la faveur des derniers scrutins, et qui n'a été reléguée à la troisième place parlementaire que grâce aux barrages électifs impulsés par les deux autres forces en présence.
Cette lecture dynamique, à l'inverse d'un simple constat à date, est le reflet des mouvements d'opinions qui s'opèrent dans la durée dans la société.
Et dans un état démocratique, c'est bien celle-ci qui doit être entendue et interprétée par ceux à qui les mandats électifs ont été confiés, sous peine de commencer à s'en éloigner.
De ce point de vue, les éléments de langage rabâchés par les macronistes, tendant à considérer que personne n'a réellement gagné les législatives, est fallacieux.
Car, en changeant de focale et à condition de faire preuve d'un minimum d'honnêteté démocratique, le groupe parlementaire macroniste est objectivement le seul des trois à faire l'objet d'une décroissance politique dans la durée.
Sous cet éclairage, assister à un pouvoir exécutif, pourtant bouté dans les urnes, tentant de s'imposer en cheville ouvrière parlementaire pour conserver à tout prix le pouvoir est tout simplement lunaire.
Signe que notre démocratie vacille sérieusement sur ses fondements.
Très inquiétant !