Car, en politiciens chevronnés, ses dirigeants savent pertinemment qu'entre une communication savamment calibrée, destinée à déstabiliser l'adversaire, et sa déclinaison future dans une loi, il peut advenir des aléas qui en changent très significativement la nature ou la portée, comme par exemple le choix du véhicule législatif utilisé par le pouvoir pour l'officialiser.
Car, in fine, ce dernier reste en toutes circonstances maître du calendrier et des moyens institutionnels utilisés pour parvenir à ses fins, ce qui lui procure un avantage politique indéniable.
Sans oublier la procédure des navettes parlementaires, susceptibles elles aussi de dénaturer l'esprit de la décision initiale.
Bien entendu, Lecornu et ses conseillers ont intégré, voire tablé sur ces potentiels pièges, avant de proposer au PS de suspendre la réforme des retraites en échange d'une non censure.
Sur cette base, embarqué dans un concensus mou, lr PS ne risque-t-il pas de rencontrer les pires difficultés à gérer ses prochains positionnements politiques, tiraillé entre la volonté d'entrenir une image de responsabilité institutionnelle et l'envie de reprendre sa liberté d'action en s'associant à la troisième chute d'un gouvernement Macron ?