Osons la comparaison, pour l'exercice.
Drahi a fondé sa richesse sur la reprise d'entreprises, financées par des endettements colossaux, à une période où le loyer de l'argent était quasi nul, son seul nom suffisant à lui ouvrir grandes les portes des créanciers.
En 2017, un certain Emmanuel Macron use de son entregent d'ancien associé-gérant d'une banque d'affaires prestigieuse pour attirer à lui les milieux économiques, avec comme objectif la conquête du pouvoir.
Ce homme jeune, élégant, dynamique,enthousiaste et beau parleur suscite très vite un engouement généralisé auprès de français, désillusionnés par les années Sarkozy et Hollande.
Pour Drahi, les affaires commencent à mal tourner quand la conjoncture se retourne, fragilisant les secteurs économiques dans lesquels il a investi, accentuée par des taux d'intérêt qui remontent inexorablement.
Au fil du temps, Macron révèle aux français sa véritable nature. Le vernis de façade s'écaille progressivement, cédant la place à des traits de personnalité nettement moins enviables, tels que le surdimensionnement de l'égo, l'avidité du pouvoir, la duplicité, l'arrogance, le jusqu'au boutisme.
Perclus de dettes, Drahi cherche des boucs émissaires à sa mauvaise fortune. Ce seront ses créanciers, à qui il cherche à imposer ses conditions financières drastiques pour tenter de sauver ce qui peut encore l'être de son empire économique.
De plus en plus isolé politiquement, Macron promeut un ostracisme partisan consistant à décréter unilatéralement l'anti-républicanisme de ceux qu'il considère comme ses principaux concurrents. Avec une préférence pour la gauche radicale, que les média aux ordres ne cessent dès lors de conspuer.
Pour écoper l'eau de son navire économique, qui prend l'eau de toutes parts, Drahi soumet ses entreprises à un régime social sévère : sous-investissement chronique, politique drastique de baisse des frais de fonctionnement, essorage des masses salariales.
Pour contrecarrer ses choix politiques donnant la priorité aux entreprises, les innondant d'argent public et d'exonérations en tout genre, Macron réduit progressivement le débit du robinet financier des services publics, recule de deux années l'âge de départ en retraite et met les demandeurs d'emploi à la diète.
Drahi est aujourd'hui comptable d'un endettement à hauteur de 55 milliards d'euro, soit, à titre de comparaison, environ 15% du budget annuel de l'État français.
Macron, en sept années de pouvoir, a réussi à faire moins bien que ses deux prédécesseurs réunis, tout en ayant affaibli comme jamais la fonction présidentielle et les institutions françaises en général.
Drahi opère toutes les contorsions possibles pour tenter de garder la main sur ce qui reste de son empire économique.
Macron est au pouvoir et entend y rester, aux dépens de la démocratie.
Largement détesté, devenu inaudible, amplificateur de pauvreté, il tord en permanence le bras aux institutions pour tenter de conserver la main.
Entremêlées de cette façon, la proximité des situations entre ces deux hommes est saisissante, comme l'est le dénominateur commun d'une ambition personnelle sans limites et sans scrupules.
L'un mu par une voracité économique jamais assouvie, l'autre, issu du même sérail, lui empruntant ses méthodes et sa finalité pour transposer à la sphère publique l'esprit d'entreprise de la plus vampiriste des startup.