Pêle-mêle, l'homme à la Rolex et au bracelet électronique, profitant de l'audience hors norme qui lui est accordée, en profite outrageusement pour remettre en question les décisions judiciaires de son propre pays, à l'instar d'un Dreyfus, victime collatérale d'une France alors profondément antisémite.
Car, à son tour, il assène l'idée d'être au centre d'un complot institutionnel ne visant qu'à l'abattre, quitte à ce que la justice consacre plus de dix années d'instruction, enquêtant partout dans le monde, pour parvenir à ses fins.
Feignant d'oublier qu'il a déjà été condamné définitivement dans une affaire, en première instance dans celle qui le mène aujourd'hui en prison, et que d'autres dossiers judiciaires le concernant, en cours ou en préparation, l'attendent inexorablement.
Ce qui fait que le triomphe de la vérité que prédit Sarkozy est à décliner au pluriel, les différentes affaires qui le concernent devant finalement s'envisager comme une seule et même intention de sa part de détourner la fonction présidentielle et les pouvoirs irraisonnables qu'elle procure à son seul bénéfice, avec l'intention tellement classique de faire durer le plaisir le plus longtemps possible, quel qu'en soit le prix.
À Sarkozy, plus encore qu'à un détenu ordinaire, devant ses gesticulations verbales incessantes visant à amoindrir, voire à se défausser de la moindre de ses responsabilités, on ne peut résister à l'envie de lui crier qu'il aurait été fort inspiré, du temps de sa spendeur politique incontestée, de réfléchir à deux fois avant de se compromettre, prenant le risque de précipiter la réputation de son pays dans son sillage.
Son pays au sujet duquel il ose pourtant déclarer aujourd'hui, avant d'être enfermé à double tour dans une cellule exiguë, qu'il doit être bien peiné de constater l'ampleur de l'erreur judiciaire dont il se prétend victime...