Il semblerait donc que, alors que le budget 2026 est censé être adopté dans les prochaines semaines, il soit urgent d'attendre.
Mais attendre quoi au juste ?
Car rien ne s'oppose à ce que les discussions entamées par Lecornu avec les partis politiques et les syndicats se poursuivent après la nomination des ministres aux différents portefeuilles.
Si c'est juste pour qu'elles lui permettent de statuer sur la présence d'oppositions dans son gouvernement, cette question aurait pu être réglée dans la semaine suivant sa nomination à Matignon.
Tout se passe donc comme s'il cherchait à gagner du temps, sans doute pour mettre sous pression les formations politiques hostiles à un nouveau projet de budget de forte inspiration bayrouiste, lesquelles auront d'autant plus de difficultés à le contester que la date butoir pour son adoption va vite se rapprocher.
Pourtant, une manoeuvre de ce type, si elle a pu fonctionner en début d'année dans le cadre de l'adoption du budget 2025, les trahisons gouvernementales survenues depuis à l'égard des oppositions rendent cette hypothèse très peu crédible.
Reste alors la possibilité que Lecornu se donne le temps de décrédibiliser les forces politiques et syndicales progressistes, pour mieux imposer le scénario d'un recours à l'extrême droite comme force politique la plus compatible avec un régime macroniste tendant vers toujours plus d'illibéralisme.