Et pour cause, devenue progressivement minoritaire à l'Assemblée nationale, la voici contrainte d'en appeler à la raison, la discussion constructive et équilibrée, l'apaisement, les concessions mutuelles, ou l'intérêt supérieur du pays.
Des éléments de langage savamment distillés, conformément à sa stratégie de communication originelle, dont la finalité ultime est de ne consentir de reculs programmatiques qu'à minima, pour mieux préserver l'essence d'une ligne idéologique non négociable.
Cette stratégie est particulièrement lisible au moment où se discute à l'Assemblée nationale la partie recette de l'État pour 2026, le gouvernement Lecornu feignant de faire un pas volontariste en direction de la gauche en suspendant (décalant) la réforme des retraites, tout en proposant d'en faire porter le poids financier aux retraités et aux salariés, par le biais de la désindexation des pensions de l'inflation et d'une hausse tarifaire des complémentaires santé.
Dans la bouche de la macronie, l'intention du compromis ne peut être que fallacieuse, son attachement viscéral aux milieux économiques, entrepreneurs ou rentiers du capital qui s'enrichissent de façon ostentatoire, étant aux antipodes de la satisfaction des besoins sociaux et de la préservation de l'intégrité du corps social.
Ces deux buts ultimes étant totalement exclusifs l'un de l'autre, réduisant la recherche de compromis dont se pare désormais ostensiblement le pouvoir à une triviale vue de l'esprit.