Le cochon est dans le maïs ! Même en Midi-Pyrénées, bastion du PS, l’hémorragie des militants prend les couleurs d'un film de Tarantino. Au rejet de la politique nationale s'ajoutent l'affaire Arif, la privatisation de l'aéroport Toulouse-Blagnac et surtout le manque de débat d'idées à l'intérieur des fédérations. Jusque dans l'encadrement la grogne s'exprime publiquement, à l'image de celle de Virginie Houadec, conseillère régionale, qui déclarait vendredi dernier à Médiapart (1) : « Depuis quelques jours, dans les cafés, les gens n'arrêtent pas de parler de la privatisation de l'aéroport. Le président de la région, Martin Malvy, dit qu'il n'a pas été informé des étapes du projet, ni du contenu, ni des sommes. J'en suis scandalisée. Franchement, qu'est-ce que ça veut dire de vendre des fleurons rentables ? Ils ont décidé de se séparer des bijoux de famille et ce n'est qu'un début ».
Ça va donc très mal au PS. Laure Durand, ancienne conseillère nationale du PS qui a quitté le parti avec fracas en septembre dernier et a créer un cercle de réflexion politique : « À chaque réunion, il y avait des gens qui théâtralisaient leur départ en jetant leur carte par terre, se rappelle l'ancienne colistière du maire sortant, Pierre Cohen. Mais je crois que les départs se font en continu et en souterrain. Il y a beaucoup de personnes qui partent sur la pointe des pieds. Les trois quarts des assemblées étaient constituées de gens qui travaillaient pour des élus. J'étais une des seules à avoir un boulot de chef d’entreprise et à ne pas dépendre du PS. Le militantisme alimentaire, c’est surtout lié au conseil général et régional. S'ils perdent ces élections, ça va être la bérézina. »
Dans le Lot aussi c'est ambiance « Waterloo morne plaine ». Entre le massacre annoncé des RPI, qui va toucher plus de 170 écoles, une réforme territoriale bâclée et souvent utilisée à fins de règlements de compte, la disparition annoncée de la ligne Paris-Toulouse et la pression pour la signature des SCOT, nombre de petits élus risquent de tourner les talons dès les prochaines élections locales passées… enfin !…
« Quand tous les dégoûtés s'en vont, il ne reste que les dégoûtants ! »
Note
(1) Article paru dans l'édition Médiapart du 13 décembre dernier : http://bit.ly/1GqXGGv
En savoir plus sur http://www.lelotenaction.org/pages/content/archives/ps-quand-tous-les-degoutes-s-en-vont-il-ne-reste-que-les-degoutants.html#eq2Y2tr2goBbh2Tj.99