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Billet de blog 6 novembre 2025

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Entre foi et liberté : rester catholique, mais habité aussi par le protestantisme.

On peut aimer Marie sans renier Luther. On peut prier dans une église catholique tout en se sentir protestant dans le cœur.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

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Il y a des croyances que l’on hérite, et d’autres que l’on choisit.

Je suis né catholique, et je le reste, non par habitude, mais par attachement à une présence qui m’a toujours parlé : celle de Marie.

Je ne la considère pas comme une figure lointaine, mais comme une mère spirituelle, un visage tendre de Dieu au milieu de la souffrance.

Dans le silence de la Vierge, dans son humilité, il y a quelque chose que les mots ne traduisent pas : une paix qui n’est pas de ce monde.

Mais au fil du temps, j’ai aussi entendu un autre souffle: celui du protestantisme.

Pas celui des dogmes ni des querelles, mais celui de la liberté intérieure.

Le protestantisme m’a appris que la foi ne se vit pas sous la tutelle d’une institution, mais dans la relation directe entre l’âme et Dieu.

Là où le catholicisme m’offre la tendresse de Marie, le protestantisme m’offre la clarté du Verbe.

Et dans cet équilibre fragile, je trouve ma vérité.

Je ne cherche plus à appartenir à une case.

Je prie dans les églises catholiques, mais je médite avec la rigueur du stoïcien et la liberté du réformé.

Je crois que Dieu n’a jamais demandé qu’on le divise en chapelles, ni qu’on se déchire pour des nuances de doctrine.

Ce qu’Il attend de nous, c’est sans doute moins d’obéissance formelle que de fidélité du cœur.

Je suis donc catholique mais à ma manière.

Un catholique qui lit Luther sans peur, qui prie Marie sans honte, et qui préfère le souffle à la structure.

Parce qu’au fond, la vraie foi n’est pas une appartenance : c’est un chemin.

Et j’avance sur le mien, entre l’amour de Marie et la liberté du Christ.

Si beaucoup respectaient cette manière d’aborder la foi, libre mais respectueuse, fidèle sans être rigide, alors la laïcité ne serait plus vécue comme une arme, mais comme un outil pacifique.

Elle cesserait d’être un champ de bataille entre croyants et non-croyants, pour redevenir ce qu’elle aurait toujours dû être : un espace neutre où chaque conscience peut respirer.

La laïcité ne devrait pas opposer, mais protéger.

Et si nous étions capables de vivre notre foi avec nuance, sincérité et humilité, sans vouloir l’imposer ni la cacher, elle ne ferait plus peur à personne.

Elle serait simplement la garante de la liberté intérieure, celle qui permet à chacun de marcher vers Dieu ou vers soi sans contrainte, mais avec respect.

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