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Billet de blog 18 octobre 2025

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1919 : le bar sulfureux où la Macronie murmure ses secrets ....

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Depuis 2017, le 1919 n’est pas un simple bar clandestin : il est devenu un point névralgique de l’ombre présidentielle, un lieu où se croisent les hommes et femmes qui font et défont les décisions politiques loin des caméras.

Situé dans un quartier discret de Paris, le speakeasy offre une atmosphère feutrée, avec ses canapés Chesterfield, ses lumières tamisées et une musique de fond qui étouffe les bruits extérieurs. Tout y semble calculé pour préserver l’anonymat et encourager la confidence.

Parmi les habitués, Alexandre Benalla occupe une place singulière. Malgré les turbulences médiatiques qui ont secoué son nom, il n’a jamais déserté l’entourage du président. Toujours présent au 1919, il continue de tisser ses liens avec des conseillers influents, des officiers de l’ombre et des experts en sécurité.

À ses côtés, des figures comme Vincent Crase ou Ludovic Chaker, compagnons de route fidèles, se retrouvent pour des échanges qui oscillent entre confidences personnelles et discussions stratégiques sur la sécurité du président.

Le 1919 fonctionne presque comme un laboratoire de l’influence : les décisions se préparent ici avant même d’être officialisées. Les “brainstormings” qui s’y tiennent peuvent concerner la sécurité présidentielle, la diplomatie, ou des projets politiques sensibles. Certains habitués racontent que c’est ici qu’ont germé des idées pour réformer, en 2018, le dispositif de protection du président, des discussions qui ont souvent provoqué la fureur des services officiels, contraints de suivre en arrière-plan les décisions prises dans ce lieu informel.

Mais le bar ne se limite pas à l’intellect et à la stratégie. Il est également un espace de rituel et de connivence, où la dégustation d’un Single Malt ou d’un Cohiba devient prétexte à nouer des alliances et à mesurer les intentions de chacun. Les conversations s’égrènent dans un murmure feutré, ponctuées de regards échangés, de sourires entendus ou de silences calculés.

Les secrets d’État, parfois brûlants, s’y échangent comme dans un jeu d’échecs invisible, chaque mouvement ayant des conséquences potentielles sur l’échiquier politique national.

Benalla, malgré son passé controversé, y reste un maître de la discrétion et de la connivence. Il croise les anciens de l’Élysée, des membres de la Coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT) et de l’état-major particulier de la présidence (CEMP).

Certains de ces officiers sont considérés comme des piliers du 1919 : ils veillent à ce que l’information circule, à ce que les alliances se renforcent, et à ce que le secret soit imperméable aux indiscrets. La tension est palpable, car chacun sait que le moindre mot mal placé pourrait se retrouver dans les couloirs officiels, ou pire, dans la presse.

Au fil des années, le 1919 a acquis un goût de nostalgie pour ses habitués. C’est un lieu où l’on repense aux “coups” audacieux qui auraient pu être tentés, aux décisions qui auraient pu basculer différemment. L’ambiance, de plus en plus crépusculaire, rappelle que le pouvoir, même dans l’ombre, est fragile et éphémère.

Et pourtant, chaque soir, ce petit cercle continue de s’y retrouver : pour discuter, pour élaborer, pour observer les rouages du pouvoir qui se tissent autour d’eux.

Le récit du 1919, c’est donc celui d’un lieu secret où l’ombre gouverne, où Alexandre Benalla, jamais absent, reste un pivot discret mais déterminant. C’est un théâtre clos où se croisent influence, loyauté, stratégie et confidences, là où les décisions qui façonnent la présidence prennent forme dans le murmure et le secret, loin des caméras, des audits et des regards indiscrets. Chaque conversation, chaque rencontre, peut avoir des répercussions invisibles mais profondes sur la scène politique française.

Le 1919 n’est pas qu’un bar clandestin : c’est le nœud invisible d’un réseau secret, un microcosme où la Macronie orchestre discrètement ses stratégies et exerce son influence à l’abri des regards.

Derrière les murs feutrés et les lumières tamisées, se croisent conseillers politiques, diplomates, officiers du renseignement et hommes de l’ombre. Ensemble, ils forment un réseau structuré mais informel, capable de manœuvrer sur tous les fronts : politique, diplomatique, sécuritaire.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.