La laïcité avait déjà tout envahi : les écoles, les cantines, les esprits. On croyait avoir atteint le sommet de la moraline républicaine.
Eh bien non.
Voici venir l’ère de la pédagogie sentimentale d’État, estampillée EVRAS, ou “Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et Sexuelle”. Rien que le nom donne envie de fuir.
Le nouveau credo ministériel : apprendre aux tout-petits “à nommer les parties du corps”, “à exprimer leur consentement”, “à comprendre la diversité des familles” et “à respecter les différences de genre”.
Tout cela dès… la maternelle.
Trois ans, quatre ans à peine, et déjà l’école devient un laboratoire de sensibilisation émotionnelle version X.
On n’y apprend plus à lire, mais à ressentir ; plus à penser, mais à “consentir”.
L’État éducateur devient l’État psychologue.
Des séances d’initiation émotionnelle dès 4 ans
Le programme officiel, lu noir sur blanc, ferait presque rire s’il ne donnait pas la nausée.
On y apprend que les enfants doivent, avant 4 ans, “connaître leur corps”, “exprimer leur refus” et “appréhender l’égalité filles-garçons”.
On parle d’intimité, de consentement, d’émotions… bref, tout un catéchisme de l’affect.
Sauf que cette catéchèse-là n’a plus rien de spirituel : c’est la nouvelle liturgie du progressisme pédagogique.
Ce qui hier relevait du bon sens familial , apprendre à son enfant le respect de soi et des autres, devient aujourd’hui une mission d’État, codifiée, standardisée, inspectée.
Les enseignants, transformés en sexéducateurs du sensible, devront “aborder les émotions” et “repérer les enfants en danger”.
Traduction : l’école se dote du droit de scruter l’intime, d’intervenir dans la sphère affective et familiale.
On appelle ça pudiquement “prévention”.
Mais au fond, c’est un flicage émotionnel de la petite enfance.
De la laïcité à la psychopolice
Hier, on traquait le crucifix dans les salles de classe ; aujourd’hui, on traque le stéréotype dans la tête des enfants.
On ne veut plus des dogmes religieux, mais on impose les dogmes du ressenti, les nouveaux sacrements du vivre-ensemble :
consentement, fluidité, diversité, inclusion, les mots changent, la ferveur reste.
Les religions prêchaient la morale ; l’école nouvelle prêche la morale d’État.
Mais celle-ci ne s’adresse plus à l’âme, elle s’adresse aux affects.
Le dressage commence dans la crèche, la “déconstruction” dès la maternelle, on ne pouvait pas faire mieux.
Et pendant ce temps, les parents, relégués au rang de figurants, doivent “être informés des objectifs d’apprentissage”.
Informés, pas consultés.
Parce que l’État sait mieux qu’eux ce qu’il convient d’enseigner à leurs enfants.
L’école du formatage doux
C’est le triomphe de la novlangue bienveillante : on ne parle plus d’endoctrinement, mais “d’éducation à la citoyenneté affective”.
On ne dit plus propagande, on dit “sensibilisation”.
C’est la pédagogie du sourire obligatoire, le formatage par la douceur.
Une société qui ne sait plus transmettre ses repères moraux se rabat sur la gestion de l’émotion : on ne pense plus, on “ressent”.
Et au nom de ce ressenti sacralisé, tout devient permis : réécrire le rôle des parents ; redéfinir le masculin et le féminin ;
Introduire la notion de consentement chez des enfants qui jouent encore au sable. Scandaleux...
On nous dira que c’est pour “protéger” les enfants. Mais de quoi, exactement ?
Des violences ou des repères ?
De l’obscurantisme… ou de l’enfance elle-même ?
L’effondrement dans la bienveillance
EVRAS, c’est le symbole parfait de l’effondrement civilisationnel repeint en projet humaniste.
Un effondrement où l’on remplace les repères par des procédures, la foi par la norme, les familles par des “partenaires éducatifs agréés”.
La machine éducative s’installe jusque dans l’âme de l’enfant, armée de ses PowerPoints égalitaires et de ses albums “dégenrés”.
Ce n’est plus de l’éducation : c’est un formatage sensible, l’idéologie des bons sentiments, imposée à coups de circulaires.
On prétend “libérer l’enfant” de toute influence. En réalité, on le livre nu à l’ingénierie sociale.
Et demain, quand ces enfants “déconstruits” chercheront à se construire, on leur expliquera gentiment que leurs racines, leurs traditions, leurs familles ne sont que des stéréotypes dépassés.
Qu’ils doivent être libres, mais libres selon la définition officielle.
Bienvenue dans le berceau du néo-progrès
Nous y voilà : l’État dans le berceau, la République dans la couche-culotte,
l’Éducation nationale transformée en ministère de la Sexéducation affective.
Et pendant qu’on s’affaire à apprendre à nos enfants à “identifier leurs émotions”,
on oublie de leur apprendre à raisonner, à douter, à créer, à aimer vraiment.
EVRAS n’est pas une évolution.
C’est une régression sophistiquée,
celle d’une civilisation qui confond l’amour avec l’idéologie, et la liberté avec la norme.
En résumé, les dangers principaux résident dans l’intrusion de l’État dans l’éducation intime, la sexualisation précoce, la pression idéologique, et la potentielle confusion chez les enfants.
Tout cela pose la question fondamentale : l’école est-elle le lieu pour gérer l’intimité et la morale, ou doit-elle se concentrer sur les savoirs académiques tout en respectant la famille ?
Le débat est ouvert.....