Laurent Cuenca (avatar)

Laurent Cuenca

Ecrivain / Voyageur

Abonné·e de Mediapart

27 Billets

0 Édition

Billet de blog 20 octobre 2025

Laurent Cuenca (avatar)

Laurent Cuenca

Ecrivain / Voyageur

Abonné·e de Mediapart

Le trône, la taule et le papier toilette

Pendant que les éditorialistes s’étranglent d’indignation sur les plateaux télé, Nicolas Sarkozy, lui, découvre le vrai visage de la République qu’il a dirigée : celui d’une porte blindée qui claque et d’un gardien blasé qui lui dit d’enlever son pantalon. Fin de règne, fin du mythe. Ici, à la prison de la Santé, tout le monde est à poil même les anciens chefs d’État.

Laurent Cuenca (avatar)

Laurent Cuenca

Ecrivain / Voyageur

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Un petit homme, brushing nerveux, arrive escorté par deux gendarmes.

SARKOZY :

Je demande un traitement de faveur ! J’ai été Président !

LE GARDIEN, clope au bec :

T’inquiète, ici tout le monde est traité pareil : comme de la merde.

Illustration 2

Salle de fouille. Sarko, en chemise, l’air outré.

LE GARDIEN :

Allez, à poil !

SARKOZY :

Quoi ? Mais j’ai des hémorroïdes !

LE GARDIEN :

C’est pas grave, ici on soigne tout avec du savon et du désespoir.

Sarko, nu, penché en avant, les dents serrées.

LE GARDIEN, gant à la main :

Tousse !

SARKOZY :

Vous allez trouver d’autres affaires…

LE GARDIEN :

On en a déjà plein, rassure-toi.

Un couloir lugubre, un maton pousse Sarko avec une main sur l’épaule.

LE GARDIEN :

Cellule 14, avec Patrick et Moktar. L’un a braqué une banque, l’autre un camion de clopes. Toi t’as braqué la République.

SARKOZY :

Je proteste ! C’est une cabale politique !

LE GARDIEN :

Ouais ouais… ici tout le monde est innocent, même le mec qui parle à son sandwich.

Sarko découvre sa cellule : murs moisis, lit grinçant, toilettes à ciel ouvert.

SARKOZY :

C’est ça la République ?!

LE GARDIEN :

Bah ouais. C’est toi qui l’as faite, non ?

Dans la cour de promenade. Un détenu tatoué s’approche avec un sourire tordu.

DÉTENU :

Hé p’tit, t’étais pas ministre de l’Intérieur ?

SARKOZY (fier) :

Exactement.

DÉTENU :

Parfait. Tu vas pouvoir nous apprendre à esquiver les contrôles.

Le soir, Sarko assis sur son lit, mélancolique. Une affiche “Liberté, Égalité, Détenu” au mur.

SARKOZY :

Carla… j’espère que t’as payé mon parloir en ligne.

VOIX OFF DU GARDIEN (depuis le couloir)

Elle a laissé un message : “Tiens bon, mon amour. J’en ferai une chanson.”

Morale de l’histoire :

Quand la République te rattrape, elle ne te tutoie plus, elle te fouille.

Illustration 3

Et même Président, t’as beau serrer les fesses : la Justice, elle, met toujours le gant.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.