Laurent Cuenca (avatar)

Laurent Cuenca

Ecrivain / Voyageur

Abonné·e de Mediapart

32 Billets

0 Édition

Billet de blog 20 octobre 2025

Laurent Cuenca (avatar)

Laurent Cuenca

Ecrivain / Voyageur

Abonné·e de Mediapart

Quasquara : la République vient de déclarer la guerre à un morceau de bois.

Quasquara, petite Corse, 2025. Une croix en bois trône à l’entrée du village et voilà que la République, dans sa grande sagesse laïque, décide qu’un morceau de bois vaut mieux que l’histoire et la culture : il faut l’arracher.

Laurent Cuenca (avatar)

Laurent Cuenca

Ecrivain / Voyageur

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

La croix, ce crime de lèse‑République

Imaginez la scène : un village perdu, des montagnes, des chèvres et… une croix en bois. Rien de plus.

Et pourtant, pour l’État français, c’est une bombe atomique : « Danger ! Religion en liberté ! »

Le maire Paul-Antoine Bertolozzi ose la tenir debout. Résultat : tribunal administratif, ordre de retrait, et un État tout fier de sauver la République… d’un calvaire.

Le tribunal administratif de Bastia a parlé : symbole religieux = hors-la-loi.

Peu importe que cette croix soit là pour marquer un ancien calvaire ou guider les habitants : la laïcité, version 2025, n’a pas de cœur. Elle a des règles, des zéros de nuance et un sens du ridicule qui ferait passer une scène de Monty Python pour de la haute philosophie.

Le maire, rebelle et coriace

Mais Bertolozzi n’est pas du genre à plier. « C’est notre patrimoine », clame-t-il. Et il a raison.

Car ce qu’on appelle aujourd’hui « laïcité », c’est une machine à niveler, à effacer, à uniformiser. Elle transforme des villages entiers en zones de neutralité culturelle, où même un morceau de bois peut déclencher l’ire de l’administration.

Les villageois contre-attaquent

Et les habitants ne restent pas les bras croisés. Banderoles sur la croix : « Enlever la croix, c’est effacer la Corse ». Pétition : plus de 40 000 signatures. Manifestations à Bastia.

Toute la Corse regarde, mi-amusée, mi-horrifiée, ce que devient une loi conçue pour protéger la liberté et la transforme en outil de censure.

La laïcité : bulldozer culturel

Voilà le véritable visage de la laïcité à la française en 2025 : un bulldozer qui écrase le patrimoine et les identités locales. Elle ne protège plus, elle efface. Elle ne libère pas, elle infantilise.

Et elle transforme le citoyen en suspect permanent : « Attention, vous aimez l’histoire et vous avez une croix dans votre village ? Danger ! »

Conclusion : un village en rébellion

Quasquara tient tête. Le maire tient tête. Et toute la Corse se moque gentiment de cette République qui confond idéologie et bon sens.

La croix n’est pas qu’un bout de bois : c’est un symbole de résistance face à une laïcité devenue folle, aveugle et destructrice.

La morale ? Dans ce pays, protéger la culture et l’histoire peut être considéré comme un acte de rébellion.

Alors, à tous les villages de France : surveillez vos calvaires, vos croix, vos saints… l’État veille, et il a de l’humour très particulier.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.