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Laurent Eyraud-Chaume

comédien/conteur au sein de la compagnie Le pas de l'oiseau, rédacteur en chef d'Alp'ternatives

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Billet de blog 7 septembre 2013

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Un colibri communiste ?

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« On veut savoir ce que sera le futur ? Regardons bien ce qui mûrit au présent. »
Lucien Sève.

La vie réserve des surprises.

Les enseignements familiaux, l'enfance m'ont permis de découvrir la force du mouvement ouvrier. Passionné et fasciné par ces histoires d'humains debout, je dévorais tout ouvrage se référant de près ou de loin à cette lutte nouvelle et déjà si ancienne. J'arpentais les fêtes de l'Huma, les meetings et les manifs. Je sentais, et je sens toujours, la force du savoir partagé, la capacité presque magique de salariés qui relèvent la tête et défendent leur dignité. J'ai découvert qu'il n'y a pas d'issue sans une humanité consciente et en marche, qu'il n'y a pas de chemins solitaires.

La vie réserve des surprises.

J'ai aussi découvert la fragilité des cathédrales militantes, le souffle cours des actions partisanes, le sens qui se perd dans l'action ressassée. J'ai senti la fatigue, la colère des militants de terrain venus pour une révolution qui ne vient pas. De désaccords en pétitions, de silences en manifestes, nous cherchons à extraire le suc joyeux de notre histoire rouge, l'unité cachée d'un peuple qui s'attend. C'est à présent le grand remue ménage des organisations, chacun sachant qu'il faut bien s'organiser.

La vie réserve des surprises.

Et puis par milliers, poussés par cette idée simple que chacun doit faire sa part, ne trouvant pas de place à leur taille dans nos vieilles maisons, ils se sont engagés pour une cause, puis une autre. D'une lutte pacifiste à un aéroport inutile, d'une monnaie locale à une terre à cultiver, ils sont devenus mes voisins, mes amis, mes camarades. Dans cette nouvelle fraternité, je trouve des motifs de désaccords. Ils sont positifs jusqu'à plus soif, refusent souvent les mots luttes et combats, parfois ils ne comprennent pas que certains mettent du temps à arrêter le coca... Ils m'ont pourtant changé. Je vois à présent nos immenses ressemblances. Ils trouvent jours après jours des mots pour dire leurs désirs d'un monde vivable pour les humains et la nature, un monde libéré des aliénations, des violences, un monde de partage, de respect et de coopération. Ils appellent maintenant à une (r)évolution (http://www.colibris-lemouvement.org). Chiche !

Je suis devenu un colibri communiste.

Pour faire mentir les étiquettes et l'Histoire, je cultive mon jardin avec autant d'ardeur que je participe aux luttes. J'essaie de trouver en moi le changement que je veux voir venir et je pense être marxien. Je cherche le déjà-là du communisme à désirer. Je suis un colibri, je fais ma part pour éteindre l'incendie et je sais que cette part peut sauver le monde. J'aimerais, mes camarades de manifs et de jardins, un terrain de rencontre, un lieu pour nous parler. Je rêve d'un moment où nous ferions la cité ensemble, où les exigences de chacun pour transformer le monde s'additionnent, se complètent, germent. Nous sommes nombreux à tenter d'inventer un nouveau mouvement, un trait d'union de nos espoirs, un lieu horizontal qui mêle le rouge et le vert sans diluer ou prioriser une couleur, qui n'a pas peur des temps politiques mais qui sait que les élections ne suffiront pas à changer nos vies et le monde. Amis colibris et communistes, chacun y a sa place ! On s'en parle à la fête de l'Huma ?

* Laurent Eyraud-Chaume

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